«On a l’impression de mourir à petit feu» – Josée Boily
COUPURES. Les prochaines semaines s’annoncent pénibles au Carrefour jeunesse-emploi (CJE) de Memphrémagog. Avec une nouvelle entente provinciale signée avec le gouvernent, l’organisme craint les impacts sur la population et même sur son propre avenir.
À compter du 1er avril, date d’entrée en vigueur des nouveaux paramètres, les CJE ne pourront plus aider tous les jeunes âgés de 16 et 35 ans, comme c’était le cas depuis leur création. Dorénavant, seuls les bénéficiaires de l’assurance emploi, les prestataires de l’aide sociale et les jeunes sans revenu pourront avoir recours à ce service pour se trouver un emploi ou réorienter leur carrière.
«C’est regrettable et très inquiétant, fait savoir la directrice générale du CJE Memphrémagog, Josée Boily. On ne pourra plus aider les étudiants et les jeunes travailleurs, qui représentent plus de 60 % de notre clientèle annuellement. À qui va-t-on les référer? Qui va pouvoir les aider? Où vont-ils trouver de l’aide?»
Avant ce changement, les CJE étaient financés à la mission, c’est-à-dire selon les services offerts par chaque organisme, qui bénéficiait d’une flexibilité pour orienter son travail à la réalité du milieu. Par exemple, dans Memphrémagog, le CJE coordonne les Rendez-vous de l’emploi et le projet de Coopérative jeunesse de service, et ce, en plus d’offrir un soutien à des mères monoparentales de la Villa Pierrot. Des projets qui sont maintenant compromis.
Avec cette nouvelle entente, les sous seront distribués par le nombre de clients servis avec des objectifs fixés. Une méthode de calcul différente sur papier qui a des répercussions majeures dans la réalité, déplore Mme Boily.
«Le problème, c’est que les cibles à atteindre pour 2015 sont totalement irréalistes. Notre équipe a le CJE tatoué sur le cœur et va tout faire pour réussir, mais on le sait en partant que c’est mission impossible. Conséquemment, c’est notre budget qui va en souffrir l’an prochain et c’est à ce moment que les impacts seront majeurs et que des décisions à l’interne vont s’imposer. On a l’impression de mourir à petit feu», conclut-elle.