Moratoire de la Ville de Magog pour protéger les milieux humides d’intérêt écologique
IMMOBILIER. Une possible transaction immobilière sur les rives du lac Memphrémagog a forcé la Ville de Magog à imposer sur tout son territoire un moratoire sur l’acquisition de propriétés abritant des milieux humides d’intérêt écologique.
C’est l’Association des propriétaires de Cedar Bluff et le groupe Memphrémagog Conservation Inc. (MCI) qui ont alerté les autorités municipales après avoir appris qu’un terrain du chemin de Georgeville serait peut-être vendu à un groupe de promoteurs immobiliers.
Ils étaient particulièrement inquiets, car plus de la moitié de ce terrain de 8,6 hectares est une zone humide de haute valeur écologique. Selon le MCI, il est l’un des rares milieux humides riverains encore présents au lac Memphrémagog.
Adoptée le 2 novembre dernier, la résolution du conseil magogois met l’accent sur l’importance de protéger ces milieux naturels pour éviter d’importantes conséquences écologiques et économiques.
Les élus rappellent que ces zones agissent conne un filtre naturel qui retient les sédiments et les éléments nutritifs, en plus d’agir comme une barrière naturelle qui régularise le débit de l’eau et diminue les risques d’inondation. «Ces milieux contribuent aussi au maintien de la qualité de l’eau du lac, une source d’eau potable pour plus de 150 000 Estriens», lit-on.
La zone convoitée par des acheteurs est située dans la baie Oliver, un secteur qui renferme une biodiversité animale et végétale de «grande importance».
Le degré d’inquiétude est monté d’un cran pour les environnementalistes lorsqu’ils ont su que ce secteur zoné blanc n’apparaissait pas au schéma d’aménagement de la MRC ni au plan d’urbanisme de la Ville de Magog.
Voilà pourquoi la coordonnatrice de la division environnement à Magog, Josiane K. Pouliot, recommande de poursuivre l’analyse pour fixer des critères de protection sur les autres milieux humides magogois. Les autorités municipales proposent déjà des bandes de protection d’au moins 15 mètres autour des milieux humides ainsi que des zonages de type «air écologique».
La superficie des zones humides magogoises totalise 15,4 kilomètres carrés. Elles seront toutes scrutées à la loupe. Cette superficie représente 9% de tout le territoire magogois, plans d’eau inclus.
Directrice générale du MCI, Ariane Orjikh apprécie la décision de la Ville, qui «a agi en amont plutôt que de tenter de corriger des situations une fois les dommages déjà faits».