La prévention reste le meilleur outil des joggeuses
AUTODÉFENSE. Sans se prétendre invincibles, il y a une centaine de femmes de la région qui ont maintenant un outil supplémentaire pour assurer leur sécurité lorsqu’elles partent pour une randonnée de course à pied en solo.
Pour une deuxième année consécutive, le promoteur de courses Patrick Mahony (Courir en Estrie) organisait des ateliers d’autodéfense pour les joggeuses, tout récemment, à l’aube de la belle saison.
Selon l’organisateur magogois, les femmes sont de plus en plus nombreuses à pratiquer la course à pied. «Elles représentent 60 % de la clientèle inscrite à mes différentes courses. Elles sont notamment beaucoup plus nombreuses que les hommes sur les distances de 5 et 10 km», affirme-t-il.
Grâce à la collaboration du Complexe sportif international et de la Régie de police Memphrémagog, ces ateliers étaient à nouveau offerts gratuitement, sous la supervision de l’agent Nicholas Marcoux et de l’expert en judo Jacques Dussault. «Ce sont deux spécialistes en techniques d’autodéfense. C’est un privilège de pouvoir compter sur leur présence, tout comme celle des autres policiers et policières qui sont venus donner un coup de main», a louangé M. Mahony.
«On ne devient pas un expert en combat corps à corps en l’espace de quelques heures. Mais les participantes connaissent maintenant des mouvements de base qui peuvent servir dans des situations d’urgence», a poursuivi le directeur de Courir en Estrie.
Bien que ces techniques puissent être appliquées par pratiquement toutes les femmes, Patrick Mahony rappelle aux coureuses que la prévention reste toujours le meilleur outil pour éviter les ennuis. «Lorsqu’on court, on doit apprendre à déceler et éviter les endroits potentiellement dangereux, comme les secteurs sombres ou isolés. Et si vous écoutez de la musique, utilisez seulement un écouteur et gardez une oreille libre, afin de pouvoir entendre ce qui vous entoure.»
Il faut également être attentif quand on croise des individus à l’apparence louche; ceux-ci peuvent être au courant de nos habitudes et de notre parcours. Ce n’est pas mauvais de changer son itinéraire de temps à autre», fait-il valoir.
«Si jamais vous êtes obligées de répliquer à une agression physique, il faut le faire avec la perspective de prendre la fuite, et non d’engager le combat avec l’assaillant», prévient Patrick Mahony.
Ce dernier raconte qu’une participante des ateliers de 2017 a vécu une mauvaise expérience récemment, lors d’une séance de jogging au parc Jacques-Cartier de Sherbrooke. «La femme se sentait suivie par un homme, qui restait toujours tout près d’elle, et ce, même si elle ralentissait ou accélérait. Elle s’est finalement réfugiée auprès d’un couple qui se trouvait à proximité et l’individu est disparu. Il n’y a rien eu de fâcheux, mais ça porte à réfléchir.»