Des barbottes cancéreuses préoccupent le MCI au lac Memphrémagog
ENVIRONNEMENT. Avec la récente découverte de barbottes cancéreuses, deux épisodes de cyanobactéries en juin et des algues qui s’accumulent plus qu’à l’accoutumée du côté d’Ogden et de Potton, le lac Memphrémagog connaît un printemps difficile sur le plan environnemental.
Ces événements s’ajoutent à la prolifération incontrôlable des moules zébrées, ce qui accentue le phénomène de vieillissement prématuré du lac.
Le groupe Memphrémagog Conservation Inc. (MCI) se dit inquiet et préoccupé. Sa directrice et biologiste Ariane Orjikh compare ces mauvaises nouvelles comme des tuiles qui tombent de plus en plus sur un plan d’eau qui alimente en eau potable quelque 175 000 Estriens.
La récente publication de La Presse concernant la présence de barbottes brunes atteintes de mélanomes et de métastases inquiète particulièrement le MCI. L’organisme est préoccupé, car la source du problème demeure inconnue. «Cette situation semble unique au lac Memphrémagog et ça pourrait être lié à la qualité de l’eau, c’est ce volet qui nous intrigue», résume Mme Orjikh.
Une autre source de questionnement est le fait qu’une étude précédente ne touchait que les barbottes du Vermont, contrairement à celle de mai intégrant des barbottes provenant des baies Fitch, Sargent et de Magog. «Ça brouille nos pistes, car on croyait plutôt responsables le dépotoir Coventry et une ancienne gare de trains de marchandises, admet-elle. Aujourd’hui, ça semble réparti sur l’ensemble du lac, et on ne sait même pas pourquoi.»
Toujours selon La Presse, le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec poursuivra ses analyses afin de préciser la cause de cette maladie.
Selon la dernière étude du MELCCFP, autour de 30% des poissons de plus de 20 centimètres étaient affectés et présentaient des symptômes de la maladie, comme des taches noires et une hyperpigmentation. Ce même ministère a aussi observé dans ce plan d’eau une maladie similaire sur des achigans.
Quant à la Santé publique de l’Estrie, La Tribune rapporte que les poissons cancéreux n’affectent pas la qualité de l’eau potable des Villes de Magog et de Sherbrooke.