Marc-André Cliche (1932-2023) et le sens de l’engagement
Pour la plupart des jeunes sportifs ayant grandi à Magog dans les années 1960 et 1970, les deux grands incontournables étaient la pratique du baseball l’été et celle du hockey l’hiver. Un autre incontournable était la présence de Marc-André Cliche.
Passionné de sport de longue date, ce fils de la paroisse Sainte-Marguerite-Marie se rend souvent à l’extérieur de Magog dans sa jeunesse, avec des amis ou sur le pouce, pour assister aux parties de la Ligue provinciale de baseball ou de hockey senior du Québec. Il joue aussi lui-même au baseball et à la balle-molle, avant de s’impliquer comme entraîneur dans les années 1960. Il partage alors ses connaissances avec les jeunes au sein d’une structure de baseball et de hockey mineur en pleine expansion.
En plus de ses fils Luc, Denis et Jean, Marc-André Cliche permet à de nombreux Magogois de découvrir le baseball, un sport qu’il affectionne particulièrement. Immanquablement, on peut l’apercevoir au stade Théroux ou au Parc de l’Est pendant les belles soirées de la saison estivale, initiant ses joueurs aux subtilités du coup retenu, du vol de but ou du double-jeu.
Plus que cela, » ti-Marc « , comme plusieurs l’appellent affectueusement, veut que ses jeunes fassent preuve de rigueur et de respect. Ce vétéran de la Dominion Textile, qui a bossé pendant une quarantaine d’années dans les usines de la rue Principale, aime le travail bien fait. Il aime aussi que les gens » marchent droit « , une valeur qu’il s’est efforcé de véhiculer auprès des jeunes sportifs, tant au baseball qu’au hockey. Quand il martèle une consigne, ponctuée d’un » arc-en-ciel » bien appuyé, tous ont intérêt à écouter! D’autant plus que » Monsieur Cliche » a une bonne mémoire!
On tend à oublier aujourd’hui tout ce que représentait le travail de ces pionniers du sport à Magog. Il y avait tellement à faire que ceux qui acceptaient de se retrousser les manches bénévolement ne devaient pas compter leurs heures. Ce qui fut le cas aussi pour Laurette, l’épouse de Marc-André, qui n’était jamais bien loin des terrains de balle ou de l’aréna.
À ne pas s’y tromper, un sens poussé de l’engagement était indispensable. Or, c’était une des marques de commerce de Marc-André Cliche. On le sentait dans ses propos vigoureux et le ton ferme et déterminé qu’il utilisait comme entraîneur, puis comme arbitre, notamment avec son partenaire Bernard Francoeur. On devinait même ce sens de l’engagement dans sa démarche alerte et volontaire, alors que l’on pouvait le croiser le matin ou au milieu de l’après-midi, quand il se rendait ou revenait du travail dans les rues du quartier qu’il habitait, rue Saint-Pierre, avec sa boîte à lunch à la main. Une image évocatrice d’un Magog révolu.
C’est avec beaucoup de reconnaissance que ceux qui l’ont connu expriment leur gratitude à Marc-André Cliche, et leurs sympathies à sa femme Laurette (Lacroix) ainsi qu’à Luc, Denis, Jean et aux autres membres de la famille.
Serge Gaudreau et Maurice Langlois
Société d’histoire de Magog