Victime d’un infarctus: Robert Benoit a bien cru y rester
CARDIAQUE. L’ex-député Robert Benoit a bien cru que sa dernière heure était arrivée, le 7 août dernier, lorsqu’il a été victime d’un infarctus alors qu’il s’affairait à des travaux extérieurs à son domicile d’Austin.
L’homme de 79 ans peut dire merci aux différents services d’urgence qui l’ont rapidement pris en charge et qui lui ont permis d’être soigné de façon efficace, si bien qu’il était ressorti de l’hôpital à peine 48 heures après sa mésaventure.
« Je dois aussi remercier ma fille Catherine, qui était tout près de ma maison lorsque le malaise est apparu, et qui a fait à sa tête en appelant les secours… même si je lui disais que ça allait passer. Vous savez comment c’est, les enfants : ça n’écoute jamais », lance-t-il en riant de bon cœur, prouvant du même coup qu’il avait retrouvé son sens de l’humour et une bonne partie de sa forme.
« Je n’ai pas encore l’autorisation pour faire des travaux un peu plus exigeants physiquement. Mais il paraît que j’ai le droit de faire la vaisselle. Au grand plaisir de ma femme », ajoute-t-il du même souffle.
Un patient exemplaire
S’étant toujours considéré en bonne santé, Robert Benoit était loin de se douter qu’il serait un jour touché par un problème cardiaque.
C’est pourquoi il n’a pas cru bon appeler les services d’urgence lorsqu’il a ressenti une énorme pression dans la cage thoracique ce matin-là, se contentant d’en informer ses filles.
« Je prends soin de mon alimentation, je ne bois pratiquement pas d’alcool et lorsqu’on fait de la randonnée et qu’on gravit des montagnes, je ne suis jamais essoufflé. Mon médecin de famille m’a toujours dit que j’étais un patient exemplaire », confesse-t-il avec une certaine fierté.
« Et pourtant, j’avais une artère obstruée à 100 % et l’autre à 45 %. Il y a vraiment un bout que je ne comprends pas », s’inquiète-t-il, tout en ayant une pensée pour plusieurs de ses amis qui sont décédés à un âge similaire.
Un traitement de grande qualité
Ayant lui-même eu à se battre – à titre de député d’Orford – pour le maintien des soins hospitaliers en région, M. Benoit demeure admiratif et reconnaissant, une dizaine de jours plus tard, envers tous ceux qui ont participé à « son sauvetage », en passant par les pompiers d’Austin, les paramédics, les médecins et les infirmières. « Je sais que le milieu de la santé traverse des moments difficiles. Mais personnellement, j’ai eu droit à un traitement de grande qualité du début à la fin. Nos services n’ont rien à envier aux grands hôpitaux des États-Unis », louange-t-il.
« Je peux vous dire cependant que je me suis fait brasser pas mal durant le transport en ambulance, poursuit-il sur un ton humoristique. J’habite à une heure du CHUS (site Fleurimont) et je voyais très bien qu’on se dépêchait pour que je puisse être soigné avant qu’il ne soit trop tard. Et sincèrement, je croyais même que j’allais y rester. »
« Mais dès notre arrivée à l’hôpital, un cardiologue nous attendait au rez-de-chaussée et je me retrouvais quelques minutes plus tard dans la salle d’opération devant une quinzaine de personnes prêtes à s’occuper de moi », s’étonne-t-il encore.
Si l’histoire se termine bien, Robert Benoit admet avoir été ébranlé par cet épisode médical. « On n’est jamais préparé à vivre une telle situation, et surtout, à répondre à une question primordiale avant d’être opéré : si votre cœur arrête, est-ce qu’on vous laisse aller ou on vous ranime à tout prix? Bien sûr, je ne voulais pas d’acharnement thérapeutique. Mais c’est quand même difficile à trancher quand ta femme, tes enfants et tes petits-enfants sont juste à côté », relate celui qui a représenté les citoyens d’Orford de 1989 à 2003.