LPHF: Poulin, Stacey et Desbiens se joignent officiellement à l’équipe de Montréal

MONTRÉAL — Trois Olympiennes canadiennes sont devenues les premières membres de l’équipe de Montréal dans la Ligue professionnelle de hockey féminin, a annoncé jeudi le nouveau circuit.

L’organisation a accordé des contrats de trois ans aux attaquantes Marie-Philip Poulin et Laura Stacey, ainsi qu’à la gardienne Ann-Renée Desbiens. 

La directrice générale de l’équipe Danièle Sauvageau a rendu cela officiel à l’heure du midi au Centre 21.02, à Verdun.

La LPHF a annoncé la semaine dernière le début de ses activités à compter de janvier, avec trois équipes au Canada et autant aux États-Unis.

«Je souhaitais (depuis si longtemps) voir ça arriver, a dit Sauvageau, qui oeuvre dans le hockey féminin depuis près de 40 ans. Quand on a créé la LNH avec les six clubs originaux, j’ose croire que les gens ressentaient ce que je ressens aujourd’hui. 

«Vous n’avez pas idée pendant combien d’années j’ai rêvé à ce qu’on atteigne cette étape-là», a-t-elle poursuivi. 

«Les ingrédients sont là. D’abord, le produit est excellent. (Ensuite), le mouvement du sport féminin (ndlr: elle a donné l’exemple de 92 000 personnes assistant à du volleyball féminin au Nebraska, le 30 août). On est rendues là. Et des propriétaires qui y croient. Ils sont impliqués dans le sport professionnel et le sport féminin. Tout ça rassemblé, je n’avais jamais vu ça.»

Les hockeyeuses ont aussi mis de l’avant l’impact qu’elles pourront avoir auprès des jeunes.

«Ça commence avec ‘si vous le voyez, vous pouvez le devenir’,» a dit Poulin. 

«C’est beaucoup plus réalisable qu’avant pour une jeune fille d’aller voir du hockey féminin et de se dire, ‘c’est ça que je veux faire un jour, a renchéri Stacey. Ça donne tellement plus d’occasions de créer des étincelles pour les jeunes.»

Les trois joueuses ont mérité l’or aux Jeux olympiques de 2022 à Pékin, parmi bien d’autres distinctions.

Beauceronne de 32 ans et triple médaillée olympique, Poulin est la capitaine de l’équipe canadienne depuis 2015.

Avec les Badgers de l’Université du Wisconsin, Desbiens a établi le record de la NCAA avec 55 jeux blancs. 

«Je ne peux pas imaginer un groupe plus exceptionnel de femmes et d’athlètes pour représenter l’équipe de Montréal, a dit Sauvageau. Les trois incarnent l’esprit gagnant, l’éthique et l’engagement qui vont définir notre identité. Elles vont jouer un rôle clé pour mettre en place une culture gagnante, saine et participative.»

Ontarienne de 29 ans, Stacey a aidé le Thunder de Markham à remporter la Coupe Clarkson en 2018.

«C’est un rêve qui devient réalité, a dit Stacey. Nous avons travaillé fort collectivement et nous avons hâte de voir jusqu’où nous pouvons aller. Nous sommes très chanceuses d’avoir une meneuse comme Danièle pour nous guider.»

Leurs salaires n’ont pas été dévoilés, mais la LPHF a déjà indiqué qu’ils oscilleront entre 35 000 et 80 000 $US par saison. La durée des ententes variera d’un an à trois ans.

Les parents de Desbiens étaient présents à la conférence de presse, venus de la région de Charlevoix – un long trajet qui se fait allègrement, semble-t-il.

«On est bien contents qu’elle soit ici à Montréal. Elle est bien installée et ça ne sera pas trop loin pour venir la voir jouer. 400 km, ça se fait bien», a dit sa mère Claire, tout bonnement. 

«Je suis fier de vous autres, a ajouté son père, Raynald. C’est merveilleux. On ne peut pas demander mieux.»

Athlète de 29 ans de La Malbaie, Desbiens a obtenu en 2017 le trophée Patty Kazmaier, remis à la meilleure joueuse universitaire en sol américain.

«C’est vraiment un honneur et un privilège (de faire partie de cette équipe), a dit Desbiens. Ça fait plusieurs années qu’on travaille sur le projet. Plusieurs équipes et plusieurs ligues ont existé pour qu’on puisse se rendre à ce point-ci. 

«Il n’y a pas de joueuses avec qui j’aimerais mieux commencer l’aventure, autant pour qui elles sont sur la glace qu’en dehors de celle-ci, a-t-elle ajouté, au sujet de Poulin et Stacey. Nous voulons inspirer la prochaine génération, et avoir un impact dans la communauté.»

Poulin a abondé dans le même sens.

«Être un modèle pour les jeunes filles et les jeunes garçons, c’est super important pour nous, a commenté celle qui oeuvre également pour le Tricolore. On va se dépasser sur la glace, mais on veut aussi encourager les jeunes à rêver grand.»

L’organisation ne s’est pas réellement prononcée quant à l’idée d’avoir recours à la population pour trouver le nom de l’équipe de Montréal.

«La ligue a avancé plusieurs approches, a dit Sauvageau. Certains marchés ont peut-être un peu plus d’histoire que d’autres, notamment Montréal et Toronto. Avoir la participation du public pour développer une certaine identité, ça peut être intéressant. Ça reste à voir dans les prochaines semaines et les prochains mois.»

La saison inaugurale de la LPHF débutera en janvier avec des clubs à Montréal, Ottawa, Toronto, New York, Boston et la région de Minneapolis-St. Paul.

Mercredi, les Canadiennes Sarah Nurse, Blayre Turnbull et Renata Fast ont accepté des offres de l’équipe de Toronto. 

Jeudi, la formation de Boston a annoncé l’embauche de Hilary Knight, Aerin Frankel et Megan Keller.

Il y aura 24 matches de saison régulière. Les camps d’entraînement vont s’amorcer en novembre.

Le repêchage de la LPHF se tiendra le 18 septembre. Le clan montréalais va choisir au sixième rang de la première ronde.