Jean-Paul Lemieux, peintre à Magog
Ce n’est pas d’hier que les artistes de tous genres, dont les peintres, s’intéressent aux Cantons-de-l’Est, notamment la partie qui est aujourd’hui la MRC de Memphrémagog. Au cours de la première moitié du XIXe siècle, des artistes européens découvrent la beauté de la région du lac Memphrémagog. C’est le cas de William Henry Bartlett (1809-1854) avec sa série de gravures exécutées entre 1839 et 1842.
Plus tard, c’est au tour d’un artiste-peintre de Stanstead, William Stuart Hunter (1823-1894), de publier en 1860 une série de gravures de la région dans Eastern Townships Scenery. Le célèbre peintre canadien d’origine néerlandaise et de renommée internationale, Cornelius Krieghoff (1815-1872), visite la région au cours des années 1850 et 1860. Impressionné par la beauté des paysages, il exécute une douzaine d’œuvres du lac Memphrémagog.
Plus tard, un peintre de chez nous, Jean-Paul Lemieux, s’intéresse aux paysages des Cantons-de-l’Est.
Né à Québec le 18 novembre 1904, il meurt au même endroit le 7 décembre 1990. Jean-Paul Lemieux se met à la peinture en dilettante dès 1914, alors âgé de 10 ans. En 1925, il devient l’élève du peintre Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté (1869-1937). Inscrit à l’École des beaux-arts de Montréal, il y obtient son baccalauréat après deux ans en compagnie de Charles Maillard et de Edwin H. Holgate. Ce dernier l’initie à l’art moderne en compagnie de Paul-Émile Borduas (1905-1960) et de Jon Smith.
Fait peu connu, pendant l’été 1936, l’année du 50e anniversaire de la paroisse Saint-Patrice, Lemieux produit une série de paysages en Estrie, dont une œuvre intitulée Maisons à Magog, qui fait partie d’une exposition à la galerie Scott de Montréal en 1937. L’un de ces tableaux est exécuté à partir de le rive sud de la rivière à peu près à la hauteur du parc des Braves. Il illustre l’arrière des bâtiments de la rue Principale, des abris à bateaux et la sortie du canal qui existait entre la rue Principale et le chemin de fer. À la suite de cet événement, Jean-Paul Lemieux est vu par la critique comme un jeune peintre prometteur. Selon Guy Robert, la production de cette œuvre marque un changement important de technique comparativement aux œuvres réalisées antérieurement (Guy Robert, Lemieux, aux Éditions Stanké, 1975, p, 39).
Vu la difficulté d’obtenir des droits d’auteurs pour accompagner ce texte de magnifiques tableaux, dont Maisons à Magog, le lecteur peut accéder au site web de la galerie Cosner à https://www.galeriecosner.com/
Maurice Langlois
Serge Gaudreau