La démission de la mairesse de Gatineau résonne jusqu’à Magog
INTIMIDATION. La démission surprise de la mairesse de Gatineau, France Bélisle, annoncée cet avant-midi, n’a laissé personne indifférent parmi les politiciennes magogoises, actuelles et anciennes.
Élue le 7 novembre 2021, Mme Bélisle était la première femme à occuper la mairie de Gatineau et faisait partie des nouvelles venues à la tête de villes importantes du Québec comme Sherbrooke et Granby.
Pour expliquer son départ, elle a dénoncé le climat difficile dans lequel évoluent actuellement les élus québécois et a mentionné avoir fait l’objet de menaces et d’intimidation.
L’actuelle mairesse de Magog, Nathalie Pelletier, n’a pas tardé à envoyer un message de soutien à celle qui a été élue comme première magistrate en même temps qu’elle. « La politique, c’est la plus belle occupation, mais ça peut être la plus difficile par moment, lorsque nous avons des décisions plus difficiles à défendre et à annoncer. Mme Bélisle, vous avez pris la bonne décision: votre santé n’a pas de prix », a-t-elle publié sur sa page Facebook.
Ancienne mairesse de Magog pendant 12 ans (2009 à 2021) et œuvrant toujours comme consultante auprès de divers groupes de femmes politisées, Vicki-May Hamm s’est sentie interpellée par cette décision de la politicienne gatinoise. « Cette démission me préoccupe beaucoup. On dit qu’il y a un élu sur dix qui a quitté ses fonctions au cours des dernières années; c’est énorme », s’inquiète-t-elle.
« Et depuis la pandémie, c’est encore plus difficile. Les citoyens sont tellement plus réactifs et beaucoup moins tolérants. Ils s’adressent à nous pour à peu près tout, et très souvent, ce sont des choses sur lesquelles nous n’avons même pas de contrôle. Je pense par exemple à la jeune mairesse de Chapais, qui a été prise dans la tourmente des feux de forêt et qui a fini par quitter son poste », se désole-t-elle.
Malgré sa longue feuille de route et les critiques qui entouraient bon nombre des décisions du conseil municipal, Vicki-May Hamm raconte avoir fait appel à la police à une seule occasion.
« On me traitait parfois de tous les noms sur les réseaux sociaux, mais ce n’était pas assez pour sévir, paraît-il, parce que ma vie n’était pas en danger. Mais lorsque j’ai reçu des menaces de mort, j’ai officiellement porté plainte aux policiers. Ils ont arrêté l’individu, un jeune homme de 24 ans, mais tout ce qu’il a reçu comme sanction, c’est une interdiction d’avoir un ordinateur pendant un an », s’étonne-t-elle encore.
« Si j’avais une suggestion à faire, ce serait d’offrir une formation aux nouveaux élus. C’est primordial qu’ils sachent un peu mieux dans quoi ils s’embarquent et qu’ils puissent avoir des outils pour réagir dans les situations difficiles », conclut celle qui est aujourd’hui directrice générale du Marais de la Rivière-aux-Cerises.