Plus de 700 ménages vivent dans un logement trop petit, insalubre ou trop cher
HABITATIONS 735 ménages de la MRC de Memphrémagog vivent dans un logement qui n’est pas abordable, trop petit ou qui nécessite des réparations majeures.
Tel est l’un des tristes constats révélés par le Chantier Habitation de Memphrémagog, mardi dernier (30 avril) à l’Espace culturel de Magog. La firme JFLV urbanisme et environnement, mandatée pour dresser ce portrait de l’habitation, a dévoilé l’état de la situation en plus de recommander des perspectives et des axes de développement.
Acteurs politiques, communautaires, citoyens et promoteurs immobiliers ont pris connaissance des besoins criants aux quatre coins de la région. «Ça confirme que l’accès à un toit et à la propriété demeure très difficile», constate Amélie Hudon, agente de développement à la Corporation de développement communautaire (CDC) Memphrémagog.
L’étude prévient qu’une forte croissance démographique (80%) chez les 75 ans et plus, les 5000 ménages à très ou à faible revenu (735 familles de plus d’ici 2031) ainsi que l’itinérance à la hausse accentueront la crise du logement sans mesure pour la contrer.
Selon l’état des lieux, le manque d’accessibilité et de diversité d’habitation se traduit, notamment, par un prix médian des loyers estimé à 1550 $ par mois, un taux d’inoccupation faible à 1,3% (le seuil d’équilibre est à 3%) et une augmentation de 90% du prix de vente des maisons unifamiliales depuis 10 ans.
Amélie Hudon ajoute que le prix médian d’une maison unifamiliale en 2023 s’élevait à 492 500 $, une facture jugée abordable seulement pour les familles gagnant 128 000 $ et plus annuellement.
De plus, 57% des logements sont grands avec trois chambres et plus, alors que 77% des ménages comptent deux personnes et moins. La firme JFLV estime entre 80 à 800 nouveaux logements sociaux et communautaires par année pour combler les besoins. Ce minimum (80) permettrait seulement de maintenir la proportion du parc actuel, alors que le maximum (800) contribuerait à répondre aux besoins des personnes à faible revenu déjà bien présents sur le territoire.
Selon Mme Hudon, l’un des objectifs de cette réflexion consiste à prendre connaissance du portrait afin de s’orienter vers les besoins bien précis de la région, autant à Magog, Stanstead et Potton.
Parmi les pistes de solutions ciblées, on note des alliances et des partenariats avec tous les acteurs du logement, incluant ceux des MRC voisines. On suggère aussi de créer un organisme à but non lucratif (OBNL) d’habitation, qui aurait un rôle complémentaire à celui joué par les offices municipaux d’habitation.
Deux des organismes-clés à la source de cette démarche, la Corporation de développement communautaire et la Table de développement social de Memphrémagog (TDSM), sont également fiers d’annoncer l’embauche prochaine d’une ressource entièrement dédiée à la création de logements et à la mise en oeuvre de recommandations émanant du plus récent rapport.