Mazda CX-70 2025, premier essai : espace et caractère
• Auto123 effectue un premier essai du Mazda CX-70 2025.
Palm Springs, Californie – Dans le décor sablonneux de Palm Springs, j’ai conduit pour vous des versions turbocompressées et hybrides rechargeables du CX-70 2025, le nouveau multisegment intermédiaire de Mazda qui se veut une alléchante alternative pour ceux et celles qui n’ont pas besoin des trois rangées de sièges que propose le CX-90, lui-même introduit chez nous il y a exactement un an. Dit autrement, quand l’espace pour les machins compte au moins autant sinon plus que celui pour les humains, l’arrivée du Mazda CX-70 2025 tombe pile.
Mazda CX-70 2025 : quoi de neuf ?
Tout et pas grand-chose… En effet, le CX-70 est un nouveau modèle dans le portfolio mazdaïen mais il reprend plusieurs éléments du CX-90, entre autres les mensurations, les moteurs, le tableau de bord et la qualité de finition. La différence majeure, c’est le nombre d’occupants que chaque véhicule Mazda peut accommoder. Le CX-90 a succédé au CX-9 et, dans ce sens, il poursuit la tradition des trois rangées qui permettent d’asseoir jusqu’à huit personnes selon la configuration des places (fauteuil capitaine ou banquette).
De son côté, le CX-70 a sciemment choisi de se priver de la 3e rangée. De la sorte, Mazda vise ce que les gourous du marketing appellent les « empty nester », les parents dont les enfants ont quitté le nid familial. Comme ces parents peuvent enfin s’adonner à leurs hobbies, ils ont besoin d’un véhicule qui deviendra le partenaire de leur vie sociale et active désormais trépidante. Ils auront besoin du Mazda CX-70 2025. Puisque qu’il repose sur la même plateforme que le CX-90 au millimètre près et que ce dernier était déjà le plus gros Mazda sur le marché, on peut donc en dire autant du CX-70 mais aménagé autrement.
Design du Mazda CX-70 2025 – 8,5/10
Depuis 2010, Mazda dessine ses véhicules en fonction du code esthétique Kodo, une approche visuelle qui signifie « l’âme du mouvement ». Chez le CX-70, ce thème se traduit par une profusion de courbes douces et de surfaces lisses qui créent un look très harmonieux. Le CX-70 a beau mesurer plus de 5 mètres (exactement 5100 mm), il n’a pas l’air pataud. Au contraire, il projette du dynamisme grâce aux pare-chocs flanqués de grosses trappes d’air et à son penchant pour le noir (rétroviseurs, rails de toit, aileron, roues). En concédant le chrome au CX-90, le CX-70 avoue sans détour ses tendances sportives.
Sans oublier la palette de couleurs, un argument de vente que Mazda maîtrise à la perfection. Comme il fallait s’y attendre, le CX-70 a droit à une teinte de carrosserie exclusive baptisée « Cuivre liquide » (Melting Copper), tandis que les autres coloris continuent de faire honneur à des peintures – souvent métallisées – dont les nuances chatoyantes dansent sous la lumière.
L’intérieur
Dans l’habitacle d’un modèle qui tient compte du budget, le plastique, le vinyle et les formes dures l’emportent souvent. À l’opposé, les spécialistes du luxe étalent des matériaux qui ébahissent les sens. Or, l’intérieur du CX-70 évoque davantage la richesse que les restrictions budgétaires.
Même le similicuir des versions d’entrée de gamme respire la qualité, tandis que le mariage de la suédine, du cuir Nappa et d’appliques texturées de couleur titane exercent leur pouvoir de séduction dans les autres variantes. Mais qu’importe le matériel, vous noterez le souci du détail, comme les doubles surpiqûres qui soulignent le galbe des sièges tout en accentuant le côté sportif du cockpit.
L’acheteur a le choix entre un intérieur sobre où domine le noir ou un intérieur contrasté où, par exemple, une suédine poilue quasiment moutarde affronte des plages ténébreuses. L’option du cuir Garnet Red suggère par ailleurs que l’adrénaline sera au rendez-vous.
À ce propos, j’aurais bien aimé que les flancs du maître-siège se referment comme un étau quand la conduite devient agressive. Nous en sommes quitte pour des places avant spacieuses dont les subtilités de réglage progressent selon la version du modèle. La banquette 60/40 est plus ferme.
Dans l’ensemble, Mazda a su créer un espace aéré qui tire profit du généreux empattement et des lignes horizontales du tableau de bord qui évasent les lieux.
Il faut bien sûr s’attarder à la soute qui a fait son deuil de la troisième rangée du CX-90. Une fois le hayon à assistance électrique soulevé, vous disposez immédiatement de 1122 litres derrière les dossiers de la banquette. S’il vous faut plus d’espace, ces dossiers se couchent facilement (manuellement ou électriquement) pour hausser la contenance à 2132 L (versus 2129 L dans le modèle Signature à 6 places du CX-90). En prime, on a aménagé des espaces de rangement sous la carpette rigide, là où dans le CX-90 viennent se ranger les places du fond quand on les escamote.
La technologie du Mazda CX-70 2025 – 8,0/10
Aux États-Unis, toutes les versions du CX-70 reçoivent le grand écran central de 12,3 po. Chez nous, il faut plutôt se farcir celui de 10,25 po si on n’y met pas le prix. Même barème pour l’écran qui héberge le bloc d’instruments derrière le volant : de 7 po à 12,3 po selon les versions.
Un autre avantage des Yankees concerne Apple CarPlay et Android Auto. Pour en profiter dans leur CX-70, ils n’ont jamais besoin de fil. Chez nous, encore une fois, tout dépend de la version. Cela dit, puisque le CX-70 se devait de trouver des façons de se démarquer du CX-90, on a invité Alexa à bord. L’assistant personnel d’Amazon peut en effet exécuter vos commandes vocales… si vous avez un compte Amazon.
Les fonctions de l’infodivertissement se contrôlent toujours à l’aide de la sempiternelle molette de la console centrale. Tout a été dit et redit à son sujet, surtout qu’elle nous oblige à cliquer souvent, mais l’apparition d’Alexa signifie aussi que des raccourcis vocaux pourront épargner notre patience.
À propos de patience, amener le sélecteur de la transmission en position pour reculer ou avancer exige une chorégraphie du pommeau avant d’obtenir satisfaction. Sans doute une stratégie pour éviter les accélérations subites mais des étapes qui ont néanmoins parfois le don de brimer notre soif d’instantanéité.
Cette prudence va de pair avec le système i-ActivSense de Mazda dont les nombreuses aides à la conduite (de série et optionnelles) cherchent à éviter les accidents ou à en réduire la gravité quand ils sont inévitables. Le CX-70 2025 ajoute une innovation à l’arsenal déjà impressionnant : une alerte quand le regard conducteur délaisse trop longtemps la route.
Motorisation du Mazda CX-70 2025 – 8,5/10
À l’image du CX-90, la configuration hybride rechargeable utilise un 4-cylindres Skyactiv-G de 2,5 litres (similaire à celui du CX-5) couplé à un moteur électrique de 68 kW, lui-même alimenté par une batterie lithium-ion de 17,8 kWh. Toutefois, la puissance combinée optimale de 323 chevaux ne sera disponible que si vous vous donnez la peine de nourrir la machine avec une essence supérieure (indice d’octane 93). D’un autre côté, en se contentant de carburant ordinaire, on ne perd que 4 chevaux (319) tout en payant moins cher. En plus, le couple de 369 lb-pi reste identique.
L’autonomie toute électrique est annoncée à 42 km mais je sais, pour l’avoir testé avec le CX-90, que vous n’obtiendrez ce score qu’en profitant d’une météo et de conditions routières idéales. Heureusement, le moteur peut compter sur son système régénératif pour retrouver du jus pendant une décélération, surtout en ville.
Pour sa part, le 6 cylindres en ligne doté d’un turbocompresseur s’avère l’engin le plus puissant jamais développé par le constructeur d’Hiroshima. Il est de surcroit secondé par une hybridation légère (Mild Hybrid Boost) constitué d’un petit moteur électrique de 11kW et d’une batterie au lithium-ion de 0,33 kWh. Ensemble, ils donnent un coup de pouce au 3,3L lors des accélérations et pour réduire les émissions polluantes.
Ici encore, le type d’essence a son mot à dire. Les livrées haut-de-gamme disposent de ce que Mazda appelle un « haut rendement » (High Input) qui permet à la puissance régulière de 280 chevaux de grimper à 340 quand on se paye du super. Et le couple de bondir de 332 à 369 lb-pi (comme les PHEV).
Les six versions du CX-70 vendues au Canada bénéficient d’une transmission automatique à 8 rapports, du rouage intégral (i-Activ AWD), du contrôle de la descente et de cinq programmes de conduite Mi-Drive (incluant une mode hors route). La capacité de remorquage varie de 1588 kg (3500 lb) à 2 268 kg (5000 lb) mais le CX-70 innove avec une caméra qui permet au conducteur de reculer la boule de son véhicule juste en-dessous de l’attache de la remorque. Les risques que mon inexpérience vienne m’humilier au quai de la marina viennent de chuter drastiquement, alléluia !
Conduite du Mazda CX-70 2025 – 8/10
Si Mazda prétend que le CX-70 est plus sportif que le CX-90, encore faut-il le prouver. Or, le constructeur n’a pas hésité à nous envoyer dans les Thomas Mountain où l’unique route s’attaquait au sommet en ondulant comme un serpent ivre. Je conduisais alors un CX-70 hybride rechargeable.
De ma précédente expérience avec un CX-90 doté de la même motorisation avait émergé deux bémols. D’une part, il est arrivé à la transmission de chercher le bon engrenage ; d’autre part, j’avais noté à basse vitesse une indécision entre l’électrique et le thermique, genre « à qui le tour ? ». Faut croire que les ingénieurs de Mazda apprennent vite parce que je peux confirmer la fluidité du CX-70 dans ces deux volets.
Ces mêmes ingénieurs ont aussi pris le soin de régler la suspension indépendante (double triangulation à l’avant, multibras à l’arrière) et la direction de manière à insuffler plus de sportivité au pilotage, incluant un comportement un brin sautillant.
Dans les virages quasiment en épingle, le CX-70 tournait sans s’écraser dans les coins. Comme le CX-90, il est équipé du « contrôle cinématique de la stabilité » (Kinematic Posture Control ou KPC) qui pince la roue arrière intérieure dans les courbes pour réduire le roulis et raffermir la traction intégrale. Le volant est juste sans être affûté. Il ne transmet pas une flopée d’informations au sujet de la route mais il donne confiance. Le rayon de braquage de 11,6 mètres est le même que celui du CX-90.
Le chant des motorisations diffère beaucoup lors d’une franche accélération. Celui du 6 en ligne est riche, celui du 4 est grinçant. De toute façon, les acheteurs qui choisissent l’hybride rechargeable, notamment pour sauver des litres d’essence par-ci et par-là, il n’iront pas les gaspiller en roulant à tombeau ouvert.
Avec le PHEV, on peut espérer une consommation combinée en bas de 5 litres aux 100 km… tant que les électrons participent. Sinon, attendez-vous à du 9, 0 litres et même à du 10,0 litres dans le cas d’un 6 High Output traité sans ménagement.
Les prix du Mazda CX-70 2025 au Canada
Mazda nous offre six versions du CX-70 2025 : quatre équipées du 6 cylindres et deux dotées de la motorisation hybride branchable (à titre de comparaison, le CX-90 se décline en huit versions, dont trois « plug-in »).
Mazda CX-70 GS-L 2025 (PDSF : 49 750 $) – Outre le 6 cylindres turbocompressé de 3,3L, le modèle d’entrée incluent des roues de 19 po, du similicuir, un écran central de 10,25 po, un bloc d’instruments de 7 po, sièges avant et volant chauffants mais Apple et Android ont besoin d’un fil. Détail intéressant, le CX-90 de base est légèrement moins cher (49 500$) que son équivalent chez les CX-70.
Mazda CX-70 GT 2025 (PDSF : 54 350 $) – Il s’illustre grâce à des jantes de 21 po, un hayon motorisé, un toit panoramique, du cuir, des foufounes chauffées à la 2e rangée, une sono Bose à 12 haut-parleurs (au lieu 8), l’affichage tête haute, plus d’aides électroniques, dont une caméra à 360 degrés et le Trailer Hitch View pour faciliter l’arrimage de la remorque. Et du sans fil pour Apple et Android.
Mazda CX-70 GT-P 2025 (PDSF : 58 300 $) – Plus de chevaux et plus de couple si on se donne la peine de nourrir le 3,3L avec de l’octane supérieur. La capacité de remorquage passe à 5 000 lb. Au lieu du noir, le cuir Nappa peut prendre une teinte rouge dramatique. Les sièges avant déjà chauffés sont maintenant ventilés et à mémoire. Des alertes supplémentaires (qui surveillent le zigzag et la fatigue du conducteur au point de stopper le véhicule si c’est nécessaire).
Mazda CX-70 Signature 2025 (PDSF : 62 300 $) – Le nec plus ultra : le cuir Nappa est désormais couleur sable et ouvragé, les deux écrans grimpent à 12,3 po, la suédine s’invite, tout comme d’autres bouées de sauvetage électroniques, telle celle qui applique les freins quand quelqu’un vous percute à l’arrière pour éviter les dommages en sus causés par l’effet domino.
Mazda CX-70 GS-L PHEV 2025 (PDSF : 58 750 $) – Le 4 cylindres de 2,5L et le moteur électrique lié à une batterie de 17,8 kWh fournissent 323 chevaux quand on s’offre du super. Autonomie toute électrique sur papier de 42 km et consommation combinée de 4,2 Le/100 km.
Mazda CX-70 GT PHEV 2025 (PDSF : 63 350 $) – Du cuir Nappa noir ou Garnet Red, des surpiqûres en masse, des sièges ventilés et une prise de 1500W dans la soute. Sans oublier, pour les deux « plug-in », les rabais de 2 500$ du fédéral et de 5 000$ du provincial (pour le moment).
Voir aussi : Mazda dévoile la gamme de prix de son CX-70 2025
Quelques-unes de vos questions sur le Mazda CX-70 2025
Le CX-70 est-il disponible en version AWD ?
Toutes les versions du CX-70 offrent le rouage intégral en équipement de série. Ils proposent aussi en équipement standard une capacité de remorquage d’au moins 3 500 lb et le contrôle de la descente qui permet de dévaler une pente dans un sentier difficile sans toucher au frein.
Si j’alimente les versions moins coûteuses du CX-70 avec du super, est-ce que j’obtiendrai les chevaux supplémentaires des versions High Input ?
Bien pensé, mais non. Les ingénieurs ont réglé les motorisations High Input de manière à tirer profit du carburant à haut indice d’octane. En bout de ligne, c’est l’ECU (Engine Control Unit) du véhicule qui mène le bal.
Le mot de la fin
Mazda, qui jouit d’une belle réputation au Canada, n’a pas les ressources de Toyota ou Honda. En conséquence, le constructeur se concentre sur ce qui lui réussit : des carrosseries agréablement ficelées, des motorisations qui parlent le langage des familles mais aussi des consommateurs en quête de plaisir au volant (l’un n’excluant pas l’autre) et une qualité de finition qui rivalise avec Lexus et Infiniti.
Le Mazda CX-70 2025 reprend le concept du CX-90 mais le met à sa main en lui implantant un look et un comportement plus sportif, tout en offrant aux bagages un espace de rangement pratico-pratique. Dès le moment où vous aurez décidé du nombre de sièges que votre quotidien réclame, le plus gros défi du magasinage aura été complété. Pour le reste, ce CX-70, qu’il soit thermique à électrification légère ou hybride enfichable, présente de sérieux atouts qui méritent considération.
Les concurrents du Mazda CX-70 2025
- – BMW X5
- – Chevrolet Blazer
- – Honda Passport
- – Jeep Grand Cherokee
- – Lexus RX 350
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