Des citoyens contestent une autre coupe d’arbres à Magog
ÉNERGIE. Des citoyens s’offusquent devant une coupe d’arbres effectuée par Hydro-Québec sous un réseau électrique déployé derrière des maisons de la rue Saint-Mathieu, à Magog, le 14 mai dernier.
Élisabeth Pouliot et Jérôme Dupuis Cloutier déplorent ce type de déboisement quelques jours après l’adoption de la première Politique de l’arbre à Magog. De plus, cette « coupe à blanc » survient, aux dires de ce couple, à une période où les enjeux de déforestation et de changements climatiques sont criants aux quatre coins de la planète.
« La Ville nous assure qu’elle ne peut rien faire sur les terrains d’Hydro-Québec, tandis que la société d’État réplique en disant qu’il faut davantage et mieux protéger les réseaux électriques afin de réduire le nombre de pannes », mentionnent les résidents du secteur.
Selon eux, cependant, des techniques plus propres et moins drastiques existent, incluant un simple élagage des branches, afin de satisfaire les voisins des quartiers résidentiels et de diminuer les impacts des intempéries sur le réseau électrique.
Selon M. Dupuis Cloutier, son intervention auprès des sous-traitants a porté fruit en faisant stopper les travaux. Il craint une reprise des activités si Hydro-Québec juge que la maîtrise de la végétation a été faite dans le respect « des nouvelles règles de coupes plus intenses ».
Lui et sa conjointe estiment, pour leur part, que le déboisement au ras du sol déborde des largeurs visées de chaque côté de la ligne. « Nous sommes allés mesurer et il y a des endroits où les coupes ont dépassé les 6 mètres, déplorent-ils. Les arbres que je voulais empêcher d’être abattus, dont certains étaient matures, sont à 8 mètres des fils et à moins d’un mètre de mon terrain. »
DES TRAVAUX TEMPORAIREMENT SUR PAUSE
Devant l’étonnement des voisins, Hydro-Québec interrompt temporairement les travaux, le temps d’informer la population environnante. Sébastien Martineau, conseiller aux relations avec le milieu en Estrie et Montérégie, ajoute que l’entretien de la végétation reprendra durant la période estivale.
Hydro-Québec veut expliquer que cette ligne est importante pour des milliers de résidents, et ce, entre le poste Magog de la rue des Pins, Sainte-Catherine-de-Hatley et Ayer’s Cliff. M. Martineau rappelle que c’est cette même ligne (MAG-239) qui a causé bien des soucis et des pannes l’hiver dernier. « On a reçu plusieurs plaintes et on a décidé de devancer notre entretien du réseau, car notre objectif consiste à améliorer notre service. »
Dans le cas de la rue Saint-Mathieu, les voisins n’ont pas été avisés, car le terrain appartient à Hydro-Québec, tandis que les propriétaires sont desservis par Hydro-Magog. La société d’État n’a donc pas l’obligation d’obtenir des autorisations avant de procéder à la coupe d’arbres.
M. Martineau confirme que les opérations sont parfois différentes des années précédentes, car la société d’État s’adapte aux changements climatiques qui causent, notamment, de grandes variations de température et des intempéries plus intenses, ayant des effets directs sur la végétation et la distribution d’électricité. « On coupe davantage pour maintenir le service, plutôt que d’élaguer des branches à plusieurs reprises », termine-t-il.
DURES SEMAINES POUR LES ARBRES
Ces travaux d’entretien de la végétation dans le secteur de la rue Saint-Mathieu surviennent huit jours après l’adoption de la Politique de l’arbre à Magog.
À la fin mars, une coupe d’arbres réalisée au coin des rues Collège et Tupper a poussé la Ville de Magog à imposer une amende de 11 000 $ aux propriétaires fautifs, incluant le coût des dix arbres à replanter.
À la fin avril dernier, Hydro-Québec a suscité la grogne en effectuant des travaux de maîtrise de la végétation sous la ligne électrique située sur les rives du ruisseau Rouge. Il s’agit de la même ligne que celle de la rue Saint-Mathieu. À ce moment, la société d’État assurait avoir accompli cette tâche dans le respect des règles de l’art.