Magog durcit le ton pour protéger ses bandes riveraines

ENVIRONNEMENT. Après une douzaine d’années de sensibilisation, la Ville de Magog durcit le ton pour faire respecter son règlement sur la remise à l’état naturel des bandes riveraines en bordure de ses cours d’eau. Des constats d’infraction d’un minimum de 1000 $ pourraient être remis aux contrevenants quelques semaines après l’adoption de ce règlement ce jeudi 7 juin.

Ces modifications touchent essentiellement les rives artificialisées, c’est-à-dire qui sont tondues et sans arbre. La Ville rappelle qu’il est pourtant interdit de tondre la pelouse ou de contrôler la végétation existante. Une zone de 5, 7,5 ou 10 mètres, variable en fonction de la localisation de la propriété, doit être remise à l’état naturel et par la suite non entretenue. Un terrain riverain doit aussi avoir l’équivalent de 1 arbre indigène tous les 5 mètres le long de la rive.

Une équipe de stagiaires est déjà sur le terrain afin de sensibiliser les riverains et s’assurer que les propriétaires appliquent les mesures nécessaires pour respecter les règles. La Ville a désigné un inspecteur spécialisé en environnement pour surveiller la conformité des rives aux nouvelles normes. C’est lui qui pourra émettre des avis et des constats d’infraction.

UN FAIBLE TAUX DE CONFORMITÉ

La Ville veut renforcer le contrôle de sa réglementation après avoir pris connaissance d’un bilan «inquiétant» des résultats du précédent règlement adopté en 2012. Selon les données compilées après des visites effectuées entre 2022 et 2023, les conclusions démontrent que sur les 784 propriétés riveraines des lacs Memphrémagog, Lovering, Magog et du ruisseau Castle, la moyenne de conformité varie entre 5% et 20%. 

La mairesse de Magog, Nathalie Pelletier, cite l’exemple du Memphrémagog comme cas problème puisque seulement 5 % de ses bandes riveraines inspectées sont réglementaires. «Les citoyens qui ont la chance de vivre au bord de l’eau doivent également assumer les responsabilités qui leur incombent, à savoir éviter la détérioration de la qualité de l’eau et préserver son intégrité pour les générations actuelles et futures», prévient-elle.

Le conseil municipal a comme objectif d’accélérer la renaturalisation des rives afin de préserver la qualité de l’eau et assurer la pérennité des lacs, rivières et ruisseaux. «Les végétaux, grâce à leurs racines, freinent l’érosion des berges et filtrent les polluants, tandis que leurs feuilles créent de l’ombre qui conserve la fraîcheur et la pureté de l’eau et empêchent la formation d’algues et de plantes aquatiques indésirables et nuisibles», lit-on par voie de communiqué.