Une conseillère magogoise n’est plus la bienvenue sur certains comités
MAGOG. La conseillère municipale Josée Beaudoin a quitté précipitamment la séance publique de lundi dernier (17 juin) après avoir dénoncé son exclusion de quelques comités et commissions de la Ville de Magog.
La représentante du district # 1, qui couvre notamment les plages Southière et des Cantons, a déploré le fait qu’elle ne pouvait plus assister à ces comités portant sur la plage des Cantons, l’aménagement du territoire et l’environnement. «Depuis la fin de 2023, certains élus refusent que je participe à leurs commissions pour que je puisse donner mon avis à titre de représentante de mon district, et ce, comme les autres membres du conseil peuvent faire, s’indigne-t-elle. Je me retrouve en séance plénière face à des décisions qui me concernent, mais sur lesquelles je n’ai pu m’exprimer.»
Mme Beaudoin a fait cette rare sortie dissidente au conseil en lien avec le pavage sur 250 mètres d’une portion du sentier boisé reliant la plage des Cantons à la rue Fisette, à la Place Lestage. Un citoyen de ce secteur, David Morin, disait ne pas comprendre le geste des travaux publics, surtout dans un contexte où les changements climatiques forcent plutôt les politiciens à aménager des îlots de fraîcheur et non de créer de la chaleur en ajoutant de l’asphalte dans un boisé situé à deux pas d’une plage avec «très peu» de végétation.
Dans ce précédent dossier, Mme Beaudoin assure avoir été «confrontée devant un fait accompli sans avoir été préalablement informée». Au tour de table des élus, elle a exigé le retrait de l’asphalte et la remise du sentier dans son état naturel.
UNE CONFIDENTIALITÉ BAFOUÉE?
La mairesse Nathalie Pelletier ne comprend pas la sortie de Josée Beaudoin. «Il est faux de dire qu’elle a été écartée dans cette décision sans être consultée et mise devant un fait accompli, car aucun élu n’avait été préalablement informé, insiste-t-elle. Il s’agit d’une décision organisationnelle appliquée pour des raisons d’entretien et de sécurité.»
Mme Pelletier confirme toutefois que Josée Beaudoin n’est plus invitée à certaines commissions municipales où elle ne siège pas d’office. La mairesse précise que Mme Beaudoin conserve ses responsabilités dans les autres comités où elle y assiste officiellement. «Certains élus ne l’invitent plus, car on lui a envoyé une lettre lui reprochant d’avoir enfreint des règles éthiques et de confidentialité, signale-t-elle. Cette missive lui a rappelé que les informations à huis clos doivent demeurer confidentielles, pas de les partager à l’extérieur du conseil.»
Nathalie Pelletier estime que Mme Beaudoin n’est pas brimée pour autant, car toutes les informations provenant des commissions et comités sont partagées dans des procès-verbaux. «De plus, aucune décision n’est prise dans ces comités, car elles sont adoptées par les élus sans exception en plénière et en conseil, ajoute-t-elle. Et cette lettre d’il y a quelques mois n’a aucun lien avec le pavage de la courte section du sentier situé au bout de la rue Fisette.»
«ON VEUT ME FAIRE TAIRE»
En entrevue au lendemain de la séance, Mme Beaudoin a remis en question l’existence de cette lettre, donc du contenu qu’elle compare à des «allégations injustes» à son égard. «Il y a beaucoup de pression pour me faire taire, car je suis une élue indépendante qui défend les intérêts de mon district, déplore-t-elle. On m’écarte sans être entendue.»
«Mon intégrité n’a pas à être questionnée sur la place publique, ajoute Mme Beaudoin. Je trouve inconcevable de ne pas avoir pris connaissance du contenu de cette lettre et de ne pas avoir été entendue en bonne et due forme à propos de ces allégations. Je me demande si ces allégations ne seraient pas un prétexte pour me faire taire et m’isoler alors que je défends le point de vue d’un certain nombre de citoyens dans des dossiers municipaux qui ne font pas l’affaire de certains conseillers.»
Selon elle, sa vision «nature» d’une plage des Cantons, en opposition à une vision «de développement» prônée par des pairs, explique notamment son retrait de quelques comités.