Des promoteurs veulent transformer un ancien centre équestre en projet résidentiel
ÉCONOMIE. Autre signe que le Canton d’Orford est une destination prisée, un autre projet de construction résidentiel a été présenté aux élus municipaux, le 3 juin dernier, sur le terrain qu’a longtemps occupé le centre équestre Catchpaw le long du chemin de la Montagne.
Le projet résidentiel consiste principalement à la construction de six bâtiments, comptant chacun six logements. Pour ce faire, le promoteur a effectué trois demandes de dérogations mineures à la Municipalité qui concernaient notamment la hauteur maximale des bâtiments (14 mètres au lieu de 12 mètres), le nombre de bâtiments accessoires rattachés aux bâtiments principaux ainsi que la réalisation de travaux à l’intérieur d’aires naturelles identifiées, dont du remblai et l’abattage d’arbres.
Même si le Comité consultatif d’urbanisme recommandait au conseil municipal d’appuyer les trois demandes, les élus ont plutôt opté pour la prudence en y allant pour un refus pour chacune des dérogations souhaitées. Il faut dire que dans les dernières semaines, la Municipalité a reçu des commentaires de résidents du secteur, dont ceux demeurant dans les condos Intervalle, situés près de l’intersection des chemins du Parc et de La Montagne.
Des voisins prennent la parole
Ils ont d’ailleurs été quelques citoyens à prendre la parole à ce sujet lors de la récente assemblée publique. «À mon avis, la hauteur demandée, c’est considérable. On n’est quand même pas à Montréal. Je tiens à dire que je n’ai rien contre la construction de condos, mais il faut juste y aller avec le même esprit d’Orford, qui est axé sur la nature», a partagé le résident Benoît Monbleau.
Un autre voisine, Jocelyne Bouchard, s’est dit inquiète de la transformation qui risque de se produire dans sa cour arrière si un tel développement va de l’avant. «Lorsque nous avons acheté en 2007, l’une des raisons qui ont appuyé notre choix était que nos voisins étaient des chevaux. On les a perdus depuis la pandémie, car les propriétaires ont décidé de vendre. On part donc de très loin quand on passe de chevaux à de tels bâtiments. Ça nous inquiète.»
Avant que le refus du conseil municipal soit annoncé, le propriétaire du terrain, Jean-Simon Rivard, a tenu à se faire rassurant, tout en rappelant que le secteur est déjà occupé par plusieurs condos et même des motels. «Je comprends que ça l’air gros, mais c’est un grand terrain et il y a de la place. Je suis moi-même un Orferois et je suis un gars de nature. Je ne suis pas un promoteur de gros projets. On a d’ailleurs accepté de ne pas toucher une zone où il y a des arbres à haute valeur écologique, de reboiser les zones entre les condos et de céder une grande partie de terrain à la Ville», a expliqué M. Rivard en réponses aux craintes exprimées.
Au promoteur de refaire ses devoirs
De son côté, la mairesse Marie Boivin soutient que ce refus ne doit pas être interprété comme un non catégorique. Elle et le conseil municipal invitent le promoteur à refaire ses devoirs de manière à obtenir une meilleure acceptabilité sociale. «C’est une première version du projet, alors c’est normal de dialoguer et d’écouter les citoyens. À la lumière des commentaires entendus, nous sommes d’avis que le promoteur peut faire mieux, notamment dans l’intégration, avec le même nombre d’unités ou presque», conclut la première magistrate.