35 ans après l’affaire Chantale Daigle : un devoir de mémoire et de vigilance 

Il y a 35 ans, la Cour suprême rendait une décision qui allait avoir un impact historique sur le droit des femmes au Canada. Cette journée du 8 août 1989, nous nous en souvenons en tant que femmes et nous tâchons de ne jamais l’oublier en tant que députées. Malheureusement, le droit à l’avortement est constamment remis en cause au Canada, comme ailleurs dans le monde, par des groupes, mais aussi des politiciens pour qui les femmes ne sont pas libres de choisir.

Chantale Daigle a fait preuve d’un courage immense en confrontant son ex-conjoint violent, qui l’empêchait de se faire avorter grâce à une injonction permanente, jusqu’au plus haut tribunal du pays devenant, bien malgré elle, une figure du féminisme et du mouvement pro-choix. Cette cause, elle l’a bien sûr menée d’abord et avant tout pour sa sécurité, mais sa détermination et son courage auront été bénéfiques pour toutes les femmes, qui bien malgré elles ont à prendre cette décision difficile qu’est l’interruption d’une grossesse.

Nous souhaitons aujourd’hui nous souvenir collectivement de ce jugement historique et du courage de Mme Daigle, mais surtout nous assurer que plus jamais une femme canadienne ne doive subir de telles procédures judiciaires alors qu’elle est devant l’une des décisions les plus difficiles de sa vie. Nous le constatons en regardant, entre autres, ce qui se passe dans plusieurs états américains : le droit à l’avortement est toujours fragile et la lutte est loin d’être terminée.  

Nous n’avons pas peur de nous engager personnellement, et au nom de notre gouvernement, à ne jamais revenir en arrière en matière de droits des femmes, à ne jamais céder devant les groupes qui jugent que les femmes ne devraient pas avoir le libre choix et à toujours nous tenir debout au parlement canadien pour dire NON à nos adversaires, qui pourraient vouloir rouvrir le débat sur l’avortement.

Les prochaines élections fédérales seront déterminantes dans notre combat pour le droit des femmes. Lors de ce prochain rendez-vous électoral, posons les bonnes questions aux différents partis politiques et collectivement, faisons le choix d’appuyer une formation politique qui peut former le gouvernement, qui est progressiste et claire dans ses intentions de ne pas rouvrir le débat sur l’avortement. C’est ainsi que nous bloquerons la route à ceux qui veulent nous ramener 35 ans en arrière.

 

Élisabeth Brière

Députée de Sherbrooke et secrétaire parlementaire à la Famille, aux Enfants et au Développement social et à la Santé mentale et aux Dépendances

 

Marie-Claude Bibeau

Députée de Compton-Stanstead et Ministre du Revenu national

 

Pascale St-Onge

Députée de Brome-Missisquoi et Ministre du Patrimoine canadien