Un autre chapitre pour David Goudreault

SPECTACLE. La plume acérée et efficace de David Goudreault l’a bien servi au cours des dernières années. Slams, poésie, romans et spectacles se sont enfilés si naturellement pour l’auteur, qu’il fait maintenant partie intégrante du paysage culturel québécois.

David Goudreault revient sur la scène du Vieux Clocher de Magog du 20 au 24 août, pour présenter son deuxième spectacle En marge du texte. Le public y retrouvera l’artiste en pleine possession de ses moyens avec une performance scénique unique.

« J’ai très hâte de vivre ça à Magog. Cinq spectacles en ligne ! Ça va être la première fois de ma vie que vais être en résidence d’artiste et ça m’enthousiasme beaucoup ! Est-ce que je vais réussir à ajouter de l’intensité et d’être meilleur à chaque soir ? », de s’interroger celui qui sera en tournée pour les deux prochaines années.

L’homme de mots assume totalement les choix éclectiques présentés dans cette deuxième offrande, où se côtoient poésie, humour et références littéraires. « C’est vraiment sur la scène où je me sens le plus accompli comme artiste. J’ai la force d’un texte écrit, et en même temps je l’incarne. Je peux jouer avec, je peux l’améliorer ; il y a parfois de l’improvisation où je me permets d’interagir avec le public ».

À l’affût de ce qui se passe en ces temps mouvementés, il explique avoir assemblé des textes à la fois plus assumés, mais également plus décapants. « Je pense qu’on est dans une époque dangereuse au niveau de la censure, la bien-pensance et le copinage tant politique qu’artistique. Donc je rentre dans le tas ; je me permets d’être assez corrosif par moments. C’est thérapeutique pour moi, et ça fait réfléchir le public aussi ».

Une mise en scène qui lui ressemble

Grâce à la scénographie et la conception de l’éclairage signés Renaud Pettigrew, En marge du texte bénéficie d’un coup d’oeil plus élaboré où l’artiste se permet d’exploiter l’espace comme une aire de jeu parfaitement adaptée à chaque extrait.

Petit ajout qui semble lui faire particulièrement plaisir, David Goudreault s’accompagne au piano ajoutant ainsi une couche narrative à sa prestation. Chaque représentation est pour lui une chance de parfaire les différents aspects du spectacle.

« J’ai de plus en plus d’aisance, tant au piano qu’en humour, ce qui me permet de rencontrer le public et de m’amuser. Plus je m’amuse sur scène, plus ça résonne dans la salle, » constate celui-ci. Les moments d’improvisation offrent d’ailleurs quelques interactions inattendues, parfois cocasses avec les gens dans la salle.

« Ce spectacle est personnel et politique, poétique et humoristique, mais accessible. C’est 1 h 30 bien ramassée du meilleur de ce que je peux faire et des meilleurs textes qui m’ont guidé dans mon parcours professionnel », conclut-il.

Avec plus d’une soixantaine de représentations derrière lui, David Goudreault a trouvé son propre rythme, sans complaisance, et compte bien profiter de ce nouveau chapitre dans sa prolifique carrière.