Une solution simple pour stopper les fermetures de plages?

ENVIRONNEMENT. Une solution simple, écologique et peu coûteuse pour stopper les fermetures de plages au lac Memphrémagog, tel est l’objectif d’un amoureux de ce plan d’eau depuis six décennies.

Installant déjà ce type d’aménagement sur des lacs privés au Québec, José Pouliot propose de placer des pompes entre 10 et 25 mètres sous l’eau pour diluer les nutriments et contaminants responsables des eaux de baignade polluées, notamment par la bactérie E-Coli.

 » Je ne peux assister impuissant à la dégradation des eaux du lac Memphrémagog, insiste celui qui se considère comme un agent de changement. Je ne cherche pas un contrat, mais je pourrais guider une équipe multidisciplinaire pour qu’on redonne un peu d’amour à un joyau qui nous apporte beaucoup depuis des siècles. « 

Selon ce spécialiste ayant reçu des prix pour l’aménagement d’un marais filtrant dans la baie Fitch du Memphrémagog en 2008, les pompes alimentées par l’énergie solaire feraient tout simplement circuler et rafraîchir l’eau dans une baie trop propice à l’accumulation des nutriments.  » Ce système efficace est loin d’être polluant, surtout qu’on utilise la même eau plus froide « , précise ce physiothérapeute oeuvrant dans deux cliniques de Cowansville.

Encore frustré d’une réponse négative du ministère de l’Environnement du Québec en 2012 pour la phase B à la baie Fitch, M. Pouliot espère que les mentalités ont changé pour faire bouger les choses avec des mesures  » simples, naturelles et peu coûteuses « . 

Il réfute les arguments des fonctionnaires qui se disaient en attente de résultats scientifiques démontrant l’efficacité de cette technologie d’épuration des eaux sans impact néfaste sur la nature.  » Les études, elles existent, et ils ont déjà les documents entre les mains « , peste-t-il encore quelques années plus tard.

José Pouliot recherche des collaborateurs, des mécènes et des porte-paroles pour faire progresser le dossier auprès de la population, des environnementalistes, des riverains et des politiciens. Il souhaite partager son idée aux députés de la région, en l’occurrence Gilles Bélanger (Orford) et Pascale Saint-Onge (Brome-Missisquoi). Quelques personnes auraient déjà manifesté de l’intérêt, selon lui.

 » Au lieu de voir des fermetures de plages faire mauvaise presse et rendre la vie désagréable aux visiteurs et résidents, on serait une plaque tournante de l’amélioration des eaux de lac, en plus de devenir un moteur économique et d’études universitaires », espère-t-il.

 » J’ai aussi d’autres concepts récréotouristiques et des solutions capables de stimuler la région et de la placer en chef de file de la résolution d’eutrophisation aquatique. Nos réalisations deviendront un moteur biotechnologique et financier afin de transformer une problématique en une opportunité permettant de devenir des leaders en matière de dé-eutrophisation de nos plans d’eau. Mais ça prend de la volonté politique et des appuis de citoyens. « 

Selon M. Pouliot, une des premières étapes sera de former un groupe de réflexion et d’action nommé «Mon Memphré». Ce nom de domaine est déjà acheté et réservé pour trois ans.

Son système de pompe n’aurait toutefois aucun impact pour limiter la prolifération des moules zébrées.

En ce qui concerne les espèces aquatiques envahissantes, l’aménagement de marais filtrants, comme à la baie Fitch, serait une seconde option à envisager pour freiner la multiplication du myriophylle à épis, notamment.

Information supplémentaire auprès de José Pouliot par courriel : monmemphre@gmail.com