Vélos et appareils électriques: des pistes cyclables où les délinquants peuvent rouler en toute impunité

MAGOG. Sans aller jusqu’à dire qu’il y a urgence d’agir, la Régie de police de Memphrémagog (RPM) demande aux élus magogois d’intervenir entourant la sécurité sur certaines pistes cyclables de son territoire, où les utilisateurs se déplaçant en vélo électrique ou tout appareil à assistance électrique ne sont assujettis à aucune réglementation.

À l’heure actuelle, certaines portions bien précises de la piste cyclable ne sont pas régies par le Code de la sécurité routière étant donné qu’elles se situent à l’extérieur de la voie publique. Plus précisément, on peut penser à la piste qui longe le chemin Roy jusqu’au chemin Couture, où les vélos et les voitures sont séparés par un fossé, ou encore dans le parc de la Baie-de-Magog, comme la pointe Merry.

À ces endroits «hors route» où aucune rue n’est traversée, la réglementation relève plutôt des autorités municipales. Le problème, c’est qu’à Magog, il n’existe aucun règlement qui encadre les vélos électriques ou encore les appareils de transport personnels motorisés (APTM), qui comprennent notamment les trottinettes à assistance électrique. « «Dans le cas d’un vélo électrique qui circule sur une rue ou sur une piste cyclable aménagée sur l’accotement, plusieurs éléments sont encadrés par la loi, comme le port du casque, la puissance du moteur et l’âge minimal qui est de 18 ans, à l’exception des jeunes qui possèdent un permis de « scooter ». Si ce n’est pas respecté, nos policiers peuvent intervenir et émettre des constats.»

«Mais pour le même vélo qui se trouve à la pointe Merry, par exemple, toutes ces exigences n’existent plus, poursuit le lieutenant Pépin. Un enfant pourrait conduire un vélo électrique, sans casque, à pleine vitesse et légalement parlant, nos policiers ne pourraient rien faire, car il n’y a aucune réglementation municipale en vigueur. »

Heureusement, la cohabitation entre marcheurs et utilisateurs d’appareils alimentés à l’électricité semble fonctionner dans les parcs publics, puisqu’on ne rapporte aucun incident de ce type à ce jour. Le lieutenant Pépin est toutefois d’avis qu’il vaut mieux s’y attarder plus tôt que tard avant qu’un accident ne survienne. « À Sherbrooke, la Ville a décidé de limiter la vitesse à 20 km/h autour du lac des Nations puisque c’est un endroit toujours très fréquenté. Sans dire qu’il faudrait faire exactement la même chose à Magog, je pense que les élus devraient s’y pencher, surtout que l’on sait que le nombre de vélos ou appareils électriques continuera d’augmenter dans les prochaines années », prévient-il.

Policier et trottinettiste à temps plein

Utilisant lui-même une trottinette électrique pour se déplacer de sa résidence à son milieu de travail, Carl Pépin est bien placé pour comprendre la popularité qui entoure ces engins roulants. À son avis, ceux et celles qui les utilisent ont tout intérêt à conduire de façon sécuritaire pour ne pas perdre leur privilège. « Depuis juin, j’ai roulé presque 1000 kilomètres avec ma trottinette, notamment pour aller travailler et revenir à la maison. L’avantage, c’est que tu peux circuler autant sur les pistes cyclables que la voie publique. Ça ne nécessite pas de plaque d’immatriculation, pas de permis et ça ne coûte rien en essence. Mais il faut être très prudent et toujours laisser la priorité aux piétons. Pour le vivre tous les jours, c’est vraiment un moyen de transport formidable », conclut le lieutenant.