Deuxième trimestre: plus de personnes à la recherche d’emploi que de postes vacants

MONTRÉAL — Le nombre de postes vacants au Québec a continué de baisser au deuxième trimestre de 2024 — une tendance lourde depuis le deuxième trimestre de 2022. Toutefois, il y avait plus de personnes en recherche d’emploi que de postes vacants.

Ainsi, il y avait 139 400 postes vacants au deuxième trimestre de 2024, soit une baisse de 62 600 par rapport au deuxième trimestre de 2023, indique jeudi l’Institut de la statistique du Québec.

La majorité de ces postes vacants, soit 55,7 %, se trouvaient dans quatre industries: le commerce de détail, la fabrication, l’hébergement et la restauration, de même que les soins de santé et l’assistance sociale.

Il ne s’agit pas seulement de postes à bas salaire ou nécessitant peu de scolarité, puisque 49 400 de ces postes requièrent au moins un diplôme d’études postsecondaires et 27 200 exigent un diplôme d’études universitaires, note l’Institut.

D’ailleurs, la rémunération moyenne de ces postes vacants était de 26,40 $ l’heure, comparativement à 33,79 $ l’heure pour l’ensemble des emplois salariés. On est donc loin du salaire minimum à 15,75 $ l’heure.

Chômage

Pourtant, malgré ces 139 400 postes vacants, l’Institut de la statistique souligne qu’il y avait 230 900 personnes en recherche d’emploi.

«En comparaison, pour ce trimestre, il y a environ 230 900 personnes au chômage, dont 81 900 ont tout au plus un diplôme d’études secondaires, 91 600 ont au moins un diplôme d’études postsecondaires et 57 500 ont un diplôme d’études universitaires», note l’ISQ.

«Mentionnons que comme il y a plus de personnes en recherche d’emploi que de postes vacants pour chaque niveau d’étude examiné, il y a donc plus de personnes disponibles que de postes vacants. C’est particulièrement le cas pour ceux exigeant au moins un diplôme d’études postsecondaires, pour lesquels on estime le nombre de personnes en chômage par poste vacant à environ 1,9 personne», relève l’ISQ.

Encore difficile

Véronique Proulx, présidente-directrice générale des Manufacturiers et exportateurs du Québec, confirme que le secteur manufacturier accuse moins de postes vacants qu’avant. Mais des difficultés demeurent pour le secteur.

«La pression, elle est moins forte qu’elle l’était il y a un an ou deux ans, mais ça demeure quand même très difficile dans notre secteur», a commenté Mme Proulx.

«Et quand on regarde, qu’on se projette dans les trois à cinq prochaines années, et qu’on voit tous les départs à la retraite qui vont se faire, c’est très préoccupant de constater qu’on n’a pas suffisamment de travailleurs», ajoute-t-elle.

Elle critique notamment la récente décision du gouvernement fédéral de resserrer les règles face aux travailleurs étrangers temporaires. «Il est venu couper dans notre accès aux travailleurs étrangers temporaires, donc il met encore plus de pression sur les manufacturiers et sur l’économie du Québec.»

De même, l’industrie forestière, dont les scieries, se trouve dans une phase d’incertitude, à cause du décret attendu sur la protection du caribou forestier. Ce sont des emplois et des entreprises dans les régions et dans les industries de la transformation qui seraient heurtés de plein fouet, fait-elle valoir.