Programme Pair: un ange gardien aux pouvoirs insoupçonnés

SÉCURITÉ. Indispensable pour certains, mais encore méconnu par bien des gens, le Programme Pair a célébré ses 30 ans de bienvaillance dans Memphrémagog, le 17 septembre dernier, à l’occasion d’une fête regroupant des membres actuels et des instigateurs du projet.

Pour le comité Pair Memphrémagog, il était important de profiter de cet anniversaire pour rappeler que toute personne vivant seule, éprouvant ou non des ennuis de santé, devrait profiter de ce service gratuit. À l’heure actuelle, on compte une centaine d’«abonnés» aux quatre coins de la MRC. «Le Programme Pair, c’est comme un ange gardien qui veille à la sécurité des gens, partage le policier communautaire à la Régie de police de Memphrémagog (RPM), Mickaël Laroche. Les abonnés reçoivent un ou des appels par jour ou par semaine, selon leur choix. Et par le simple fait de répondre et d’appuyer sur une touche de clavier, on s’assure qu’ils soient en sécurité.»

En cas de non-réponse lors du premier appel, l’abonné en recevra deux autres dans les 20 minutes suivantes pour se reprendre. Si le répondant se fait toujours silencieux, une alerte sera aussitôt envoyée à la RPM ou encore la Sûreté du Québec, pour vérifier l’état de la personne. Les policiers peuvent alors contacter un répondant ou encore faire une visite au domicile concerné.

Le policier communautaire à la Régie de police de Memphrémagog et membre du comité Pair Memphrémagog, Mickaël Laroche. (Photo Le Reflet du Lac – Pierre-Olivier Girard)

Sa «bouée» lui sauve la vie

Bien souvent, il s’agit de fausses alertes. Mais il est déjà arrivé que le pire ait été évité comme ce fut le cas en 2018, pour une résidente de North Hatley. «On m’avait prescrit un nouveau médicament qui causait de l’agitation pendant le sommeil, raconte Louise Casault. Pendant la nuit, j’étais tombée au sol, incapable de me relever. Heureusement, je savais que le Programme Pair allait me contacter en matinée. Alors, j’ai attendu jusqu’au moment où ils ont défoncé ma porte et m’ont aidée à me relever.»

Mais ce que Mme Casault ne savait pas à ce moment, c’est que son état de santé était beaucoup plus critique qu’elle ne le croyait. Si elle n’avait pas été prise en charge dans les heures suivant son admission, elle aurait pu succomber à ses blessures. «Le Programme Pair a une valeur inestimable, car il a toujours été ma bouée de sauvetage», raconte celle qui a été membre une quinzaine d’années, avant de se retrouver dans une résidence pour personnes aînées.

Bien plus qu’un simple appel

Ayant mis en place cette initiative dans la région il y a 30 ans, plus précisément le 7 septembre 1994, le capitaine à la retraite de la RPM, Yves Denis, a été témoin à plus d’une reprise des impacts insoupçonnés que peut avoir le Programme Pair. «À deux occasions, il est arrivé de se rendre au domicile de personnes âgées qui étaient victimes de violence physique et économique. Le Programme Pair a permis de nous rapprocher de ces gens, de les mettre en contact avec les bonnes ressources et dans un dossier, il y a même eu une arrestation (d’un proche malveillant).»

«Je me souviens aussi d’une personne qui m’avait dit que le Programme Pair, c’était toute sa vie, car c’était le seul appel qu’elle recevait de la semaine. Ça faisait mal à entendre, mais au moins, ça lui permettait de sortir de son isolement», partage M. Denis.

Pour plus d’information: programmepair.ca

Le capitaine retraité à la RPM, Yves Denis, a mis en place le Programme Pair dans Memphrémagog le 7 septembre 1994. (Photo Le Reflet du Lac – Pierre-Olivier Girard)