FIQ: la recommandation du conciliateur balise la mobilité des infirmières

MONTRÉAL — La proposition du conciliateur sur laquelle les 80 000 membres de la FIQ sont appelées à se prononcer balise davantage la mobilité des infirmières.

Mais ni le gouvernement ni les infirmières n’obtiennent tout ce qu’il ou elles voulaient dans ce compromis proposé par le conciliateur le 15 septembre.

La question de la mobilité représentait l’irritant majeur qui avait fait échouer l’entente de principe en avril dernier. Les infirmières voyaient dans les déplacements qui pouvaient leur être imposés un manque de reconnaissance de leur expertise, en plus de poser des difficultés en matière de conciliation travail-famille.

Les assemblées d’information organisées par les syndicats locaux de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) ont commencé à se tenir le 18 septembre et continueront jusqu’au vote proprement dit, qui aura lieu les 15, 16 et 17 octobre.

C’est dans ce contexte que la FIQ a dévoilé un texte pour expliquer à ses membres le contenu de la recommandation du conciliateur. Mais la FIQ ne donne pas d’entrevue à ce sujet.

Mobilité

Par exemple, en matière de mobilité des infirmières et de reconnaissance de leur expertise, le texte explicatif de la FIQ mentionne que l’employeur «doit tenir compte des besoins de santé et des soins requis par les usagers(ères)». Selon le texte explicatif de la FIQ, cela signifie que l’employeur «ne pourra donc jumeler des types de soins incompatibles» lorsqu’il déplace une infirmière.

Il s’agissait là d’une des craintes des infirmières: d’être déplacées, par exemple, d’un CHSLD à une unité de soins intensifs.

Le texte mentionne aussi que si un employeur déplace une infirmière, il devra «s’assurer de former, d’orienter et de maintenir les compétences des salariées, le cas échéant».

De même, il avait été question, dans l’offre précédente, de la possibilité d’être déplacée dans un rayon de 25 ou 35 kilomètres, selon la région. Dans ce contexte, les notions de centre d’activités, de fusion de centres d’activités, d’établissements (CISSS et CIUSSS) et de poste posaient problème à plusieurs infirmières.

Sur cette question, le conciliateur propose une formule complexe pour baliser la notion de centre d’activités et de poste, afin de tenter d’apaiser les craintes des infirmières. Il soumet ainsi une panoplie de kilométrages variant selon la région et le contexte.

Autres gains

La proposition du conciliateur inclut aussi une ouverture pour que les heures supplémentaires puissent être calculées à taux double les fins de semaine, dans certains contextes.

De même, le calcul de certaines primes pour les salariées à temps partiel serait bonifié par rapport à l’entente de principe du printemps dernier. Dans cette entente du printemps, les primes de soir et de nuit pouvaient diminuer pour elles dans certains contextes. Les parties avaient alors convenu de créer un comité pour régler cette question.

Le texte explicatif de la FIQ souligne que la proposition du conciliateur a pour effet de maintenir leur niveau de prime actuel.

Ces gains s’ajoutent à ceux qui avaient déjà été négociés par les parties.

«Un tout»

Il reste à savoir si les membres de la FIQ jugeront ces avancées suffisantes. L’entente de principe avait été rejetée à 61 % par les membres en avril dernier, même si la FIQ en recommandait l’acceptation.

Dans une vidéo destinée aux membres, Nathalie Levesque, coresponsable de la négociation à la FIQ, souligne que le conciliateur «a pris la décision de déposer une recommandation qu’il considère être une proposition équilibrée pour les deux parties».

«Ce qu’il est important de se rappeler, c’est que la recommandation est un tout», a ajouté l’autre coresponsable de la négociation, Jérôme Rousseau, dans la même vidéo.

La convention collective est échue depuis plus de 500 jours. Les membres de la FIQ avaient débrayé durant quelques jours en novembre et décembre 2023.