Une majorité de Canadiens d’accord pour punir ceux qui font de l’écoblanchiment

MONTRÉAL — Greenpeace Canada compte utiliser un sondage qui montre qu’une vaste majorité de Canadiens sont favorables à ce que les compagnies qui font de l’écoblanchiment soient punies, pour convaincre le Bureau de la concurrence d’imposer des règles strictes aux entreprises qui font des déclarations environnementales trompeuses.

Selon un coup de sonde réalisé par le Forum Angus Reid et commandé par Greenpeace Canada, 93 % des personnes interrogées sont d’accord avec l’affirmation selon laquelle «les entreprises devraient être passibles de sanctions si elles font des déclarations environnementales dont elles ne peuvent prouver la véracité».

Projet de loi C-59

Depuis l‘adoption du projet de loi C-59, la loi sur la concurrence oblige les entreprises à fournir des preuves à l’appui de leurs allégations environnementales.

Ces changements dans la loi ont été perçus comme une victoire pour les groupes environnementaux canadiens, mais il n’est pas encore clair comment la nouvelle législation sera appliquée.

Entre-temps, Greenpeace Canada a inclus les résultats du sondage d’Angus Reid dans une soumission déposée dans le cadre de la consultation du Bureau de la concurrence Canada sur la manière dont la loi sera appliquée.

Le but étant de montrer que les Canadiens soutiennent massivement l’idée de rendre les entreprises imputables lorsqu’il s’agit d’écoblanchiment.

«L’opinion très claire des Canadiens doit aiguiller le Bureau de la concurrence, qui doit arriver avec des normes très, très exigeantes» pour «protéger la population», a indiqué Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada.

La majorité des Canadiens n’ont pas entendu parler de la loi

Le sondage montre également qu’une majorité de Canadiens, soit 68 %, n’ont pas entendu parler de la nouvelle législation fédérale contre l’écoblanchiment.

Le tiers des Canadiens, soit 28 %, ont un peu entendu parler de la nouvelle loi, alors que 4 % en ont entendu parler beaucoup.

Un groupe pétrolier retire du contenu à cause de C-59

Le sondage fait également référence à une situation survenue lors de l’adoption des modifications à la Loi sur la concurrence.

Lorsque le projet de loi C-59 a reçu la sanction royale le 20 juin, interdisant ainsi les fausses représentations en matière d’environnement, le groupe d’entreprises des sables bitumineux Alliance nouvelles voies avait supprimé tout le contenu de son site web et de ses flux de médias sociaux.

Ce consortium regroupant les six plus grandes sociétés d’exploitation de sables bitumineux du Canada avait invoqué à l’époque l’incertitude concernant les nouvelles règles anti-écoblanchiment.

Ce groupe s’était publiquement engagé à atteindre zéro émission nette de gaz à effet de serre provenant de la production de sables bitumineux d’ici 2050 et faisait la promotion de cette idée sur son site internet et ses réseaux sociaux.

Cette situation a fait l’objet d’une question du sondage Angus Reid.

Ainsi, 40 % des répondants ont indiqué faire moins confiance aux compagnies pétrolières après que celles-ci eurent supprimé les déclarations environnementales de leurs sites internet et de leurs médias sociaux, une fois la loi entrée en vigueur.

Une portion similaire de répondants, soit 38 %, ont indiqué que cette situation ne changeait rien à leur confiance envers les pétrolières.

Le sondage a été réalisé «entre le 16 et le 18 septembre 2024 auprès d’un échantillon représentatif de 1515 personnes au Canada en ligne qui sont membres du Forum Angus Reid».