L’agression du maire de Saint-Paul-de-Montminy dénoncée à l’Assemblée nationale

QUÉBEC — Des élus des quatre partis politiques représentés à l’Assemblée nationale ont dénoncé, mardi, l’agression subie par le maire de Saint-Paul-de-Montminy, dans Chaudière-Appalaches.

Alain Talbot était à bord de son véhicule samedi lorsqu’un citoyen en colère s’est approché, puis a lancé de toutes ses forces une brique sur son pare-brise. Le maire a été en mesure de filmer l’incident avec son téléphone cellulaire.

«C’est complètement inacceptable», a déclaré en mêlée de presse la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, qui assure cependant mettre «tout en place» pour protéger les élus municipaux.

«Il n’y a jamais eu autant de soutien, (…) que ce soit avec les corps de police, avec le conseil municipal (…), il y a des séances de formation, alors moi, je pense qu’on met tout en place», a-t-elle soutenu.

La ministre a rappelé des investissements passés et l’adoption d’une nouvelle loi stipulant que les citoyens qui intimident, harcèlent ou entravent de façon abusive le travail d’un élu sont passibles d’une amende pouvant aller jusqu’à 1500 $.

La pièce législative fait suite à une importante vague d’élus municipaux qui ont démissionné dans les derniers mois en raison du climat difficile dans lequel ils devaient faire leur travail.

Le départ hâtif de la mairesse de Gatineau, France Bélisle, en février dernier, avait provoqué une onde de choc dans le milieu municipal.

Depuis 2021, ce sont en effet plus de 800 élus qui ont quitté leur poste en raison du climat de travail difficile, de la violence verbale et physique, a déploré en point de presse le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay.

«Nous voulons une commission (…) parlementaire (…) pour étudier justement les causes puis qu’est-ce qu’on peut faire. C’est une preuve additionnelle du bien-fondé de notre demande», a-t-il dit.

Ces gestes violents, comme celui subi par le maire Talbot, n’aident pas à recruter des gens en politique, a ajouté le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois.

«Quand on voit des maires qui se font garrocher des briques dans leurs fenêtres, c’est super inquiétant. On veut attirer des gens en politique, notamment des pères et des mères de famille. Ce climat-là, ça n’aide pas l’engagement», a-t-il affirmé.

Ayant lui-même reçu deux menaces de mort dans la dernière année, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a renchéri en disant que, selon lui, la situation s’est visiblement détériorée. Il fait un lien avec les médias sociaux.

«Ce sont des gens qui vivent dans des microcosmes très, très hermétiques, où la réalité n’a plus ses droits, où l’information qui circule n’a rien à voir. Et, oui, c’est plus dangereux que ça ne l’était», a-t-il observé.