Les habitations Yves Grandmaison à Rivière-du-Loup: hommage à un bénévole plus grand que nature
HAN LOGEMENT. Yves Grandmaison est un personnage connu et largement reconnu au sein de la communauté magogoise. Mais dorénavant, c’est la région du Bas-Saint-Laurent qui en connaît un peu plus sur le célèbre barbier alors qu’on vient d’inaugurer Les habitations Yves Grandmaison à Rivière-du-Loup.
Chapeauté par Han Logement, le complexe Les habitations Yves Grandmaison regroupe trois bâtiments et 24 logements, tous adaptés pour des personnes en situation de handicap ou vivant avec une condition particulière. L’endroit est situé en bordure de la route 132, à l’entrée ouest de la municipalité, et est ouvert depuis moins de quatre mois (30 mai).
Le complexe est situé à l’entrée ouest de Rivière-du-Loup, en bordurede la route 132. (Photo Le Reflet du Lac – Patrick Trudeau)
Et ce n’est pas un hasard si ce nouveau complexe porte le nom d’un grand bénévole magogois.
Il y a un peu plus de 20 ans (2002), M. Grandmaison faisait partie du groupe fondateur d’Han Logement, un organisme dont la mission consiste à développer et à louer des habitations de qualité et abordables.
Il est également natif de Saint-Pacôme de Kamouraska, tout en ayant des racines dans plusieurs villes environnantes. « Le frère de mon grand-père a été chef de police de Rivière-du-Loup pendant 23 ans », précise-t-il fièrement.
« Je me sens honoré qu’on ait pensé à moi pour ce complexe. J’ai la chance d’assister à ça de mon vivant et la cause d’Han Logement me tient vraiment à cœur. Il y a de belles histoires qui touchent les résidents de cet endroit », a-t-il constaté.
« Et j’aimerais remercier Gaétane Lacroix (membre fondatrice), Paul Champagne (ancien directeur général) et Michel Lapierre (grand donateur) qui ont été des acteurs importants dans la réalisation de ces projets au fil des ans. »
Les habitations Yves Grandmaison ont été inaugurées officiellement le 17 septembre dernier. (Photo Le Reflet du Lac – Patrick Trudeau)
Des connaissances qui rapportent
Établi à Magog depuis près de 60 ans, Yves Grandmaison a fondé, dirigé et fait partie d’innombrables organismes de la région de Magog depuis son arrivée en Estrie.
On lui reconnaît aussi une certaine facilité à amasser des dons auprès des gens fortunés, afin de venir en aide aux moins nantis. « L’important, ce n’est pas d’avoir de l’argent, mais de connaître ceux qui en ont », a-t-il lancé sur un ton humoristique.
Michel Grandmaison a dressé un portrait humoristique de son père. (Photo Le Reflet du Lac – Patrick Trudeau)
Invité à tracer le portrait de son père lors de la cérémonie tenue en son honneur, le 17 septembre dernier, à Rivière-du-Loup, Michel Grandmaison a rappelé à quel point le héros du jour pouvait être un brin ratoureux, mais surtout très déterminé. « Lorsqu’il a voulu appliquer pour son premier emploi de barbier à Magog et qu’il a vu que le candidat devait être parfaitement bilingue, il a demandé à l’un de ses amis de faire l’entrevue téléphonique à sa place. Cette détermination à atteindre ses buts, il l’a toujours mise à profit pour aider les autres. »
« Et le plus étonnant, c’est qu’il réussit à mener à bien ses nombreux projets sans carte de crédit, sans courriel et, bien sûr, sans téléphone intelligent. Son seul outil pour gérer tout ça, c’est ma mère Yolande. »
Plusieurs membres de la famille, dont les enfants et petits-enfants d’Yves Grandmaison, ont assisté à l’inauguration du complexe portant son nom. (Photo Le Reflet du Lac – Patrick Trudeau)
Expansion en Gaspésie… et peut-être davantage
À l’instar de son ambassadeur magogois, Han Logement a multiplié les réalisations au cours des deux dernières décennies.
D’abord fondée pour combler des besoins à Magog, l’organisation compte maintenant 43 immeubles et près de 300 logements adaptés répartis, non seulement en Estrie, mais aussi au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie.
Une expansion serait même envisagée du côté du Nouveau-Brunswick.
« Tout ce qu’on a besoin pour démarrer un projet, c’est un don de terrain et on se charge ensuite de trouver des subventions et des donateurs privés », explique la présidente et chef de la direction d’Han Logement, Anik Roy-Trudel.
Anyk Roy-Trudel (Han Logement) et le maire de Rivière-du-Loup, Mario Bastille, ont participé à la cérémonie protocolaire menant à l’inauguration des habitations Yves Grandmaison. (Photo Le Reflet du Lac – Patrick Trudeau)
« En plus d’être adaptés pour les personnes ayant des limitations, nos logements sont de très grande qualité et sont faits pour durer. Leur finition s’apparente à celle d’un condo », poursuit Mme Roy-Trudel.
Présent à la cérémonie du 17 septembre, Roger Daigle arrivait d’Edmunston afin d’en apprendre davantage sur la mission d’Han Logement, et peut-être, de participer lui-même à l’élargissement des cadres dans les Maritimes.
« Ces logements sont tellement bien faits. Un endroit comme celui-là serait parfait pour mon fils (qui doit vivre avec les conséquences d’un traumatisme crânien). Quand on m’a confirmé qu’il y avait de l’ouverture pour des projets hors Québec, ça m’a donné des ailes. Je vais assurément participer aux démarches d’implantation dans ma communauté », a confirmé le Néo-Brunswickois sur un ton optimiste.
Marie Caron a emménagé aux Immeubles Yves Grandmaison en juin dernier et elle est toujours aussi emballée par son nouvel appartement. (Photo Le Reflet du Lac – Patrick Trudeau)
Un logement qui est arrivé comme une « bénédiction »
Résidant aux habitations Yves Grandmaison depuis le 23 juin dernier, Marie Caron parle de ce milieu de vie comme d’une véritable « bénédiction ».
« Ce fut très difficile, physiquement et moralement de quitter l’endroit où j’habitais avant. Mais maintenant que je suis bien installée dans mon nouveau logement, je ne partirai plus jamais d’ici », promet-elle.
Affligée par diverses maladies chroniques (sclérose en plaques, arthrite, dégénérescence musculaire, etc.), la dame de 61 ans peut encore se tenir sur ses deux jambes à l’aide d’une canne. Mais elle a aussi parfois besoin d’un fauteuil roulant pour se déplacer. « Dans mon nouvel appartement, je peux aisément entrer mes deux fauteuils (électrique et manuel). Ce qui n’était pas le cas à l’autre endroit », explique-t-elle, en faisant faire « le tour du propriétaire » à quelques invités.
Marie Caron a fait visiter son loyer à quelques invités, lors de la cérémonie visant à honorer Yves Grandmaison. (Photo Le Reflet du Lac – Patrick Trudeau)
Qu’elle soit debout ou assise, Mme Caron apprécie le fait que, dans son loyer, tout a été pensé pour rendre la vie et les opérations quotidiennes plus faciles. Elle cite notamment en exemple le plateau pour y déposer des plats chauds à la sortie du four, les nombreuses barres de soutien ou encore les ouvertures pour se glisser plus près de l’évier ou du poêle lorsqu’elle se trouve dans son fauteuil roulant.
« J’ai même le droit d’avoir un petit animal de compagnie. Dans mon cas, c’est un oiseau et il fait partie de ma zoothérapie », indique-t-elle.
« Je fais aussi de la physiothérapie par l’art chez moi et j’ai la chance d’avoir pratiqué beaucoup de sports quand j’étais plus jeune. Ma foi et mon passé d’athlète m’aident à garder mon autonomie », estime-t-elle.
Malgré ses nombreux ennuis de santé, Marie Caron se voulait rassurante et surtout, porteuse d’espoir, lorsqu’elle a rencontré la presse et les autres invités, le 17 septembre dernier. « Il y a bien des gens qui auraient intérêt à connaître un lieu comme celui-ci. Il n’y a que du beau ici et ça pourrait changer leur vie », conclut-elle.