Magog s’attaquera bientôt aux îlots de chaleur
CHANGEMENTS CLIMATIQUES. Les grands stationnements commerciaux seront éventuellement mis à contribution pour réduire les îlots de chaleur sur le territoire magogois.
L’orientation n’est pas pour demain, mais l’objectif de diminuer la superficie de ces vastes espaces asphaltés figure notamment dans le plan d’urbanisme dont la Ville de Magog est sur le point d’adopter. Ce volet a d’ailleurs été abordé lors de la consultation publique du 10 septembre dernier.
Selon la directrice de la planification et développement du territoire de Magog, Mélissa Charbonneau, ces grands stationnements peu végétalisés représentent des îlots de chaleur qui contribuent, comme d’autres éléments, aux changements climatiques. « Le gouvernement nous oblige à insérer des règles en ce sens dans nos règlements, et nous devons, collectivement, faire notre part, affirme-t-elle. Mais on ne forcera pas les propriétaires à verdir leur stationnement à court terme. »
Ces derniers doivent cependant s’attendre à perdre leurs droits acquis d’ici quelques années. La Ville pourra, par exemple, les inciter à réduire le nombre de cases, à végétaliser l’emplacement, à capter davantage d’eau, etc.
La rue Sherbrooke est donc appelée à changer de look, car la majorité des grands stationnements y sont situés. Cette artère figure parmi les quatre zones problématiques où la chaleur au sol est plus importante, comme aussi au centre-ville, au parc industriel et dans le quartier des Tisserands.
C’est dans ces quatre zones où la Ville de Magog imposera davantage de mesures pour contrer ces îlots de chaleur. Les propriétaires de maisons et promoteurs immobiliers devront également verdir davantage, installer des toits végétalisés et capter leurs eaux encore plus, par exemple.
Densifier et autoriser des étages supplémentaires contribueront aussi à atteindre ces objectifs, car l’occupation au sol sera restreinte, laissant ainsi de l’espace pour végétaliser au lieu de construire.
Selon Mme Charbonneau, la Ville a voulu prêcher par l’exemple en aménageant l’Espace Saint-Luc et la microforêt de la place du Commerce. À son avis, ce sont tous de petits et grands gestes qui contribuent à diminuer la température au sol et de l’eau qui s’écoule dans les lacs et les rivières. Rappelons que la hausse de la température de l’eau est néfaste pour l’environnement, la faune et la flore aquatique, ainsi que pour la qualité de l’eau.
Toujours selon Mme Charbonneau, la réduction des îlots de chaleur s’ajoute à des mesures ayant des visées semblables, comme la protection des milieux naturels et humides. La récente Politique de l’arbre de Magog fixe aussi des objectifs de végétalisation. L’une des cibles est de bonifier l’indice de canopée (couvert forestier) moyen à 30% d’ici 2030, ce qui représente une augmentation de 2%.