La patrouille nautique de la MRC aura un nouveau visage

ENVIRONNEMENT. La patrouille nautique de la MRC de Memphrémagog, telle qu’on la connaît depuis le début des années 1990 aux lacs Massawippi, Memphrémagog, Lovering et Magog, présentera un nouveau modèle de fonctionnement dès la saison estivale 2025.

Le conseil des maires de la MRC a récemment signalé son intention de mettre fin aux activités de cette patrouille nautique en décembre prochain. Les élus assurent qu’elle n’est pas en péril, car la permanence de la MRC a déjà amorcé une transition auprès des organisations municipales afin de poursuivre cette surveillance nautique.

Selon le directeur général de la MRC, Guy Jauron, le modèle reste à définir, car les élus souhaitent la conserver. «Nous n’en sommes qu’aux balbutiements, mais nous croyons qu’une nouvelle formule pourrait bonifier la patrouille en efficacité et étirer la surveillance sur une plus longue période, mentionne-t-il. Les plaisanciers sur les plans d’eau ne verront pas de différence. »

Toujours aux yeux de M. Jauron, des changements au cadre réglementaire, les exigences de formation des patrouilleurs (des étudiants en techniques policières) et les attentes des municipalités riveraines expliquent notamment ce changement de cap.

Des pourparlers sont amorcés avec la Régie de police Memphrémagog (RPM) et la Régie intermunicipale du Parc régional Massawippi pour transférer la gestion à ces deux organisations. La RPM effectue déjà une surveillance en bateau sur le lac Memphrémagog, tandis que la Sûreté du Québec patrouille occasionnellement les plans d’eau de la région.

UNE PRÉSENCE ESSENTIELLE

Le président du Parc régional Massawippi, Patrick Clowery, considère cette surveillance comme une présence «essentielle». Il souhaite ardemment la conserver et l’améliorer, tout en lui conférant des pouvoirs accrus, plus particulièrement au niveau des billets d’infraction. «Je suis un riverain de longue date et je constate des vitesses excessives quotidiennement entre les bouées et la terre ferme. Pourtant, la patrouille n’a donné qu’un seul ticket de vitesse en 2023», déplore-t-il.

M. Clowery croit que les cinq municipalités riveraines du Massawippi trouveront un terrain d’entente. Il ne connaît toutefois pas le modèle qui sera retenu ni la facture associée à cette nouvelle responsabilité.

OUVERTURE À LA RÉGIE DE POLICE, MAIS…

Par ailleurs, la Régie de police Memphrémagog (RPM) accepte d’analyser cette offre. Son directeur Mario Leblanc prévient cependant qu’il y a beaucoup de travail à faire avant de conclure une entente. «Nous sommes prêts à discuter, mais il faudra d’abord tenir compte de quelques enjeux et contraintes», signale-t-il.

Parmi les défis à relever, la RPM identifie celui de la pénurie de la main-d’oeuvre. Aux dires de M. Leblanc, une présence sur les lacs et des heures de patrouille additionnelles nécessiteront l’embauche de personnel supplémentaire, une démarche qui n’est pas toujours facile depuis quelques années.

De plus, Mario Leblanc ajoute des contraintes légales à solutionner avant d’envoyer des patrouilleurs sur les lacs. «On peut facilement intervenir sur notre territoire, comme à Magog et à Austin, mais on devra modifier des règles avant de distribuer des infractions à l’extérieur de nos champs de compétence», avise-t-il.

Quant au Memphrémagog Conservation Inc. (MCI), sa directrice générale Ariane Orjikh n’est pas inquiète par l’instant. Elle réclame néanmoins son maintien et même une surveillance bonifiée. À ses yeux, la patrouille nautique est primordiale pour préserver la qualité de l’eau du lac Memphrémagog.

Selon le site web de la MRC, la patrouille nautique est financée par les municipalités riveraines des lacs Memphrémagog, Massawippi, Magog et Lovering. L’équipe est composée de six étudiants en techniques policières. Ils reçoivent une formation spécifique pour intervenir auprès des contrevenants, en donnant notamment des constats d’infraction pour les excès de vitesse. Elle gère aussi les vignettes de lavage des embarcations.