Dermatite du baigneur: une hausse des cas à prendre avec des pincettes
BAIGNADE. Même s’il y a eu davantage de cas de dermatite de baigneur qui ont été signalés cet été aux plages municipales comparativement à l’an dernier, la Ville de Magog fait preuve d’une certaine prudence avant de tirer des conclusions trop hâtives sur ces statistiques.
Au total, ce sont 39 cas de dermatite qui ont été rapportés à la Ville de Magog à l’une des trois plages situées dans le parc de la Baie-de-Magog. À titre comparatif, il y en avait eu 22 durant la saison estivale précédente.
Même s’il s’agit d’une hausse de plus de 70 %, le directeur de l’environnement et de l’aménagement du territoire de Magog, Marco Prévost, émet certains bémols qui peuvent avoir faussé la réalité. « On se souvient que l’an dernier, les plages avaient été fermées environ un mois en raison du niveau élevé du lac Memphrémagog. De plus, en 2023, nous avions aussi mis en place un nouveau système via le Service Go, qui facilite le processus de signalement. C’est ce qui peut expliquer cette différence, car à l’heure actuelle, je n’ai rien qui m’indique que la situation est pire qu’auparavant », soutient M. Prévost.
Une eau de qualité malgré les préjugés
Si la présence de la dermatite peut s’avérer répugnante aux yeux de certaines personnes, M. Prévost insiste pour rappeler qu’il est faux d’établir un lien de cause à effet entre cette infection cutanée et la qualité de l’eau de baignade.
Il précise qu’à la lumière des échantillonnages effectués tout au long de l’été, la qualité du l’eau du lac Memphrémagog a varié de « bonne » à « très bonne ». « La dermatite du baigneur vient d’un processus naturel qui existe sur les plans d’eau avec la présence des oiseaux aquatiques et leurs excréments. ll y a des gestes très simples pour éviter des complications. Après la baignade, il suffit de prendre une douche et de se sécher immédiatement. On enlève ainsi les parasites sur notre peau qui peuvent causer des démangeaisons, dont l’intensité varie d’une personne à l’autre. »
Durant l’été, l’une des solutions pour « combattre » la dermatite du baigneur est de tenir les oiseaux loin des berges. Pour y arriver, la Municipalité fait normalement appel à des firmes spécialisées en techniques d’effarouchement pour faire fuir les volatiles.
Toutefois, en 2024, Magog a dû se débrouiller par elle-même étant donné qu’aucune entreprise n’offrait ces services sur le territoire de Memphrémagog. « Nos employés municipaux ont notamment eu recours à des fusils pyrotechniques et nous avons continué la stérilisation d’oeufs de bernache sur l’île Charest. Le fait que les chiens soient autorisés dans certains secteurs du parc aide aussi à faire peur aux oiseaux. »
« Mais le défi est que ces animaux s’adaptent assez rapidement, poursuit le fonctionnaire. Il faut donc avoir un coffre à outils varié pour réussir à les surprendre. C’est ce qui fait la force des entreprises spécialisées en effarouchement, qui peuvent compter sur des oiseaux de proie, des appareils téléguidés et même des chiens qui sont spécialement formés. On verra l’année prochaine si une firme sera en mesure de nous aider. »
Le directeur de l’environnement rappelle que l’un des comportements humains qui nui le plus à tous ces efforts est le fait de les nourrir volontairement avec des restants de table. « Évidemment, en ayant de la nourriture, les oiseaux viennent en plus grand nombre. Et le fait de les nourrir peut leur causer des maladies comme le syndrome de l’aile d’ange, qui les empêche de voler et de migrer. Il faut vraiment que les gens comprennent et arrêtent de le faire », conclut Marco Prévost.