Magog écarte l’idée de réfrigérer son sentier glacé
CHANGEMENTS-CLIMATIQUES. Comme bien des municipalités au Québec, Magog est à réfléchir sur l’avenir de ses espaces pour patiner en raison des défis entourant les changements climatiques. Si certaines optent pour la réfrigération de leurs surfaces glacées, Magog est loin d’être séduite par cette idée, surtout s’il est question du sentier glacé.
L’an dernier, la Ville de Magog a cherché à en savoir davantage sur cette avenue, en regardant notamment ce qui se faisait ailleurs. Comme l’explique le coordonnateur à la division Parcs et espaces verts, Benjamin Roy, les chiffres obtenus concernant d’autres projets au Québec ont vite fait déchanter les responsables municipaux, tout comme les élus. « On a notamment regardé un projet réalisé à Saint-Georges-de-Beauce, qui est une ville de taille similaire à la nôtre. Pour une boucle de 400 mètres réfrigérée, on parle d’un coût de 500 000 $ par année. La gestion est confiée à une entreprise externe puisqu’ils ont l’expertise et les équipements spécialisés pour entretenir ce type de surface. Et le montant de 500 000 $ n’inclut pas les coûts en énergie, qui sont très importants », précise Benjamin Roy.
Ce dernier ajoute que le grand avantage de cette technologie est d’allonger la période de patinage, en débutant la saison plus tôt et en la terminant plus tard. Il insiste toutefois sur le fait que la réfrigération comporte aussi certains inconvénients, outre les coûts. « Quand les températures sont hautement au-dessus des normales, les patinoires réfrigérées sont parfois contraintes de fermer temporairement comme les surfaces traditionnelles. Si bien qu’on recommande même, maintenant, d’équiper ces surfaces d’un abri pour éviter qu’elles soient exposées directement aux rayons du soleil. Un autre élément à considérer est le bruit généré par la réfrigération, qui est équivalent à celui d’un tracteur. »
Les élus vite refroidis
Mise au fait de ces informations, tout comme les autres membres du conseil municipal, la mairesse de Magog, Nathalie Pelletier, soutient que cette option a été vite écartée pour le sentier glacé. À son avis, de telles dépenses ne seraient pas raisonnables, surtout dans le contexte économique actuel.
« Pour le moment, rien ne justifierait d’investir autant d’argent. Les coûts pour opérer le sentier, combinés au travail de nos équipes, nous amènent plutôt à vouloir maintenir un statu quo pour l’an prochain et les années à venir. On ne voit pas encore la nécessité d’apporter des changements majeurs, comme de réduire la longueur du tracé », soutient Nathalie Pelletier.
Cette dernière précise toutefois qu’il est impératif, en parallèle, de réfléchir sur des solutions moins coûteuses, à moyen et long termes, advenant que les hivers continuent d’être aussi cléments. La première magistrate donne en exemple l’idée de planter davantage d’arbres aux abords du sentier pour augmenter les espaces ombragés et ainsi, faciliter son entretien.