Pascal Vincent et les joueurs du Rocket veulent tirer des leçons du revers de samedi
LAVAL — Un jour ou l’autre, le Rocket de Laval allait voir sa belle séquence de victoires prendre fin. C’est ce qui est arrivé samedi soir, d’une manière que l’entraîneur-chef Pascal Vincent et l’attaquant Alex Barré-Boulet regrettaient encore, lundi midi.
Au lendemain d’un huitième gain d’affilée, arraché 4-3 aux tirs de barrage après avoir effacé trois déficits d’un but, le Rocket a subi une première défaite en près d’un mois, et seulement sa deuxième de la campagne en 11 sorties, 3-2 lors du deuxième d’une série de deux matchs en autant de soirs sur la glace des Senators de Belleville.
Invité à brosser un post-mortem du week-end dans son ensemble, Vincent a d’abord rendu hommage au club adverse, que le Rocket n’avait pas encore affronté et qu’il reverra huit autres fois d’ici la fin de la saison régulière.
«C’est difficile de jouer à Belleville. C’est une équipe qui travaille vraiment très fort. C’est une équipe contre laquelle, pour chaque pouce sur la glace, il faut vraiment que tu le gagnes. Deux points sur quatre, ,500 sur la route, on pourrait se dire satisfait, mais je ne pense pas qu’on l’est», a analysé Vincent après l’entraînement de ses joueurs lundi à la Place Bell.
Cette insatisfaction s’explique facilement. Samedi, le Rocket menait 2-0 avec une minute à écouler à la deuxième période et dominait le jeu quand les Senators ont brisé la glace à 19:02, soit moins de 10 secondes après la fin d’une punition mineure à l’un de leurs défenseurs.
Les Senators allaient créer l’égalité au tout début de la troisième période en avantage numérique avant d’inscrire l’éventuel filet victorieux à mi-chemin de l’engagement.
«Samedi, c’est plus nous qui nous sommes battus», a tranché Barré-Boulet.
«Je pense que pendant 40 minutes, disons 39, on était en charge du match. Un mauvais jeu a donné une échappée à un joueur en sortant du banc des punitions. (Les Senators) marquent et prennent le momentum. On écope une punition en fin de deuxième, et ç’a fait mal un peu. Ils ont continué sur leur momentum. Dans l’ensemble, c’est vraiment nous qui nous sommes battus», a repris l’attaquant du Rocket.
Ce qui a particulièrement déçu Vincent, c’est le fait que sa troupe n’a pas joué selon les critères qu’il essaie d’implanter depuis son arrivée derrière le banc du Rocket. Ça, et le fait que les joueurs, est-il apparu, ont oublié qu’une partie durait 60 minutes.
«On a perdu un petit peu le ‘focus’ sur notre identité et on a laissé Belleville revenir dans le match. Les gars n’étaient pas contents de ça, et je n’étais pas content», a admis Vincent.
«Il y a des matchs où tu te dis — et ça va arriver cette année — que tu ne l’as pas. Il y a des matchs comme ça et c’est normal. Ça arrive. Tu passes au prochain appel. Ce match-là (samedi), on l’avait, mais on ne l’a pas eu pendant 60 minutes. Et ça, on ne peut pas accepter ça. Les joueurs ne l’acceptent pas», a ajouté Vincent.
Essayant de tirer du positif du faux-pas de samedi, Vincent estime que l’équipe doit en tirer une leçon. Peut-être même, en fait, qu’elle arrive à un bon moment, a-t-il reconnu.
«(La leçon), c’est de rester ‘focus’ sur ce qu’on doit faire, nous. Ce qu’on fait bien. Ce n’est pas nécessairement flamboyant, mais c’est efficace. Ça demande beaucoup de travail», a précisé Vincent.
«Ce matin (lundi), on parlait avec les joueurs de la manière qu’on va utiliser ça pour apprendre, a-t-il enchaîné. Ça ne garantit pas qu’on va gagner le prochain match, loin de là. Mais c’est une leçon qu’on doit comprendre. Pourquoi ça s’est produit, et comment on va le réparer.»
Barré-Boulet voyait aussi, dans le revers de samedi, une manière d’en retirer des bénéfices.
«Il n’y a personne qui veut perdre mais en même temps, ça prouve que si on ne joue pas à notre meilleur, on peut être battu. C’est une petite claque au visage pour dire à tout le monde ‘regarde, si on ne joue pas à notre meilleur, tout le monde peut battre n’importe qui dans cette ligue-là’. C’est de l’apprentissage.»