Le fédéral surestime l’impact de l’immigration sur le logement, selon le DPB

OTTAWA — Le directeur parlementaire du budget (DPB) du Canada affirme que le gouvernement fédéral surestime l’impact que son nouveau plan d’immigration aura sur la pénurie de logements au pays.

Dans une analyse publiée vendredi, le DPB a déclaré que ses projections indiquent toujours que le déficit de logements du pays devrait diminuer de 45 %, en supposant que les projections démographiques du gouvernement libéral dans son plan d’immigration soient exactes.

Le DPB n’est pas entièrement convaincu qu’elles le soient, affirmant que «nous jugeons qu’il existe un risque important» pour les projections démographiques que le gouvernement a faites dans son plan des niveaux d’immigration 2025-2027.

Le DPB a averti que son modèle supposait que certains résidents non permanents, dont les permis ou les visas expireraient et ne seraient pas renouvelés dans le cadre du nouveau plan, quitteraient effectivement le pays.

«Nous estimons que la réduction de la formation des ménages et l’écart de l’offre de logement sont incertains et constituent probablement des estimations de la limite supérieure», a averti le DPB.

En octobre, le gouvernement libéral a annoncé qu’il réduirait le nombre de résidents permanents autorisés à entrer au pays au cours des trois prochaines années.

Le plan prévoit une baisse de la population canadienne de 0,2 % en 2025 et 2026, ce qui marquerait la première fois que le Canada connaîtrait une baisse annuelle de sa population, a déclaré le DPB.

Le DPB estime maintenant que le Canada doit construire 1,2 million de logements supplémentaires d’ici 2030 pour combler le déficit de logements.

Dans son rapport de vendredi matin, le DPB a indiqué que le plan d’immigration révisé réduira cet écart de 534 000 unités, soit 45 %, d’ici 2030.

Les projections du gouvernement, tenant compte de ses nouveaux objectifs d’immigration, suggèrent que les estimations démographiques réduiraient la demande de logements de 670 000 unités d’ici 2027, soit bien au-dessus des estimations du DPB et trois ans plus tôt que l’échéancier du DPB.

«Cette différence est probablement due à plusieurs facteurs, tels que l’âge, la région et la structure des ménages de RNP qui partiront selon les projections du plan, ainsi que l’horizon temporel et les projections démographiques contrefactuelles», a écrit le DPB.

Dans un communiqué, le bureau du ministre de l’Immigration Marc Miller a affirmé que le rapport du DPB confirme que le plan des niveaux d’immigration du gouvernement réduira l’écart d’offre de logements et que les projections du rapport sont conformes aux propres attentes du ministère concernant l’écart d’offre de logements pour cette année.

«Bien qu’un ajustement des niveaux d’immigration contribue à réduire la pression sur notre offre de logements, il est également vrai que l’immigration et les nouveaux arrivants au Canada continueront de jouer un rôle important pour nous aider à accroître l’offre de logements», a soutenu le bureau de M. Miller.

«Les immigrants ne sont pas à blâmer pour la crise du logement et ils méritent, comme tous ceux qui vivent au Canada, que ce soit de façon temporaire ou permanente, d’être préparés à réussir pendant leur séjour.»