Plus de 1,3 milliard pour un train passager qui transiterait par Magog
TRAINS. L’étude de faisabilité de l’Alliance du corridor ferroviaire Estrie-Montérégie (ACFEM) révèle que l’estimation du coût pour l’instauration d’un service de train de passagers entre Montréal et Lac-Mégantic est actuellement de 1,3 milliard de dollars.
Bien que les Estriens ne soient pas nécessairement prêts à embarquer dans un train en direction de Montréal, cette étape franchie représente un progrès important, selon le maire de Bromont et président de l’ACFEM, Louis Villeneuve.
» On souhaite que les gens puissent embarquer dans le train. Nous savons que c’est un gros projet et qu’il nécessite beaucoup d’argent, mais si nous n’avançons pas et si nous ne poussons pas dans cette direction, il n’arrivera rien « , indique M. Villeneuve, en se réjouissant de l’unité des différentes municipalités autour de ce projet.
L’objectif est maintenant de convaincre les paliers de gouvernement de soutenir ce » projet de société « , selon le coordonnateur de l’ACFEM, Donald O’Hara, qui pourrait, à terme, permettre la mise en place d’un train de passagers s’arrêtant dans sept villes, à savoir Lac-Mégantic, Sherbrooke, Magog, Brigham, Bromont, Farnham, Saint-Jean-sur-Richelieu et Montréal.
» Nous espérons que les gouvernements verront ce projet comme un à long terme, porteur et structurant. Quand j’étais à l’école primaire, il y avait les grands projets hydroélectriques. Les barrages hydroélectriques que nous avons aujourd’hui ont nécessité que quelqu’un y pense et rêve, et aujourd’hui, ils constituent une richesse. Nous pensons que ce projet s’inscrit dans cette logique « , explique M. O’Hara. L’étude estime que l’émission de plus de 11 000 tonnes de GES pourraient être réduites dès la première année.
Actuellement, l’étude de faisabilité identifie huit chantiers à réaliser, dont l’aménagement des sites de Sherbrooke, Bromont, Brigham et Farnham, la remise en fonction du corridor ferroviaire entre Bedford et Farnham, ainsi que l’implantation d’un nouveau centre ferroviaire, tout en assurant la sécurité des infrastructures.
La prochaine étape sera l’étude de capacité, qui » vise à démontrer la viabilité économique et l’opportunité d’affaires « . Pour ce faire, l’ACFEM bénéficie déjà d’une subvention de 374 000 $ pour mettre en œuvre cette étude, octroyée par les deux paliers de gouvernement.
» L’important est de connaître les effets d’un horaire sur les rails du Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) et de mesurer les exigences des trains de passagers, car il faut que ce mode de transport soit plus efficace et compétitif par rapport à l’automobile. Il est nécessaire d’évaluer comment ce projet pourra se décliner « , explique M. O’Hara.
L’une des préoccupations au fil des ans était l’état des rails, qui étaient en mauvaise condition sur tout le tronçon. M. O’Hara a précisé que CPKC a investi des sommes importantes ces dernières années pour les remettre à niveau, les faisant passer de la catégorie 1 à la catégorie 3. À partir de la catégorie 3, il est possible de rouler à 100 km/h.
» C’est la classe minimale pour un train de passagers, mais les classes supérieures sont plus optimales, car cela permettrait de rouler plus vite. Actuellement, 100 km/h ne serait pas très compétitif, car il faut prendre en compte les arrêts et les virages. «
Après l’étude de capacité, l’ACFEM pourra se concentrer sur l’étude de la fréquentation, l’évaluation de l’immobilier et l’élaboration du plan d’affaires.