Une famille de sept enfants adoptés

PARTAGE. Ils aiment la vie. Tellement, que Michael Page et sa conjointe, Lori Fergusson, ont choisi d’en adopter sept. Ils ont ainsi préféré offrir un meilleur futur à des orphelins qui n’en avaient guère à l’horizon. La petite dernière, Holland, 17 mois, est arrivée en décembre dernier.

Complicité, rires, câlins et entraide, c’est ce qui rayonne chez la famille Page entre les enfants, venant de la Chine, du Vietnam et le garçon de la Corée du Sud. Les plus jeunes jouent avec leur nouvelle petite sœur qui bondit de joie. Parfois, elle vient se faire prendre par les plus vieux, affairés à leurs devoirs et leçons, mais heureux de cette petite «poupée» de bonheur. Puis, elle repart gambader, sous l’œil attentif de ses parents adoptifs.

«Il y a beaucoup d’enfants dans les orphelinats. Je ne comprends pas pourquoi ça peut prendre des années avant d’adopter», déplore M. Page, connu pour être le maire de North Hatley. Avec l’aide d’une agence d’adoption, il a passé plus de deux semaines au Vietnam, pour revenir le 7 décembre avec la mignonne bambine, que la famille attendait impatiemment.

Sa conjointe raconte que leur amour pour les enfants a débuté très tôt, à 23 ans, tandis que la majorité des demandes d’adoption exigent d’avoir 35 ans. «Aucune agence avait retourné nos appels, sauf une, se souvient-elle. C’est très long. Il y a une évaluation psychosociale et beaucoup de papiers.»

Elle souligne que le couple peut avoir des enfants naturellement. Mais une fausse-couche, après leur première adoption, leur a fait prendre la décision de désormais améliorer le sort de petites vies en devenir, par l’adoption internationale.

Comment y arrive-t-on?

Bien que chaque adoption engendre des coûts autour de 20 000 $, le couple avoue ne pas être riche, mais qu’il est essentiel de savoir prioriser les dépenses. «Au-delà de 20 000 $, le gouvernement rembourse 11 700 $ en crédits d’impôt», explique la mère, qui tient une garderie à la maison, où se joint un enfant d’une autre famille. La femme de 40 ans, qui est également artiste-peintre, vend des toiles et semble être une couturière et cuisinière hors pair, en plus. Sur son portable, elle défile une série de photos de fêtes de ses enfants où elle a fabriqué des costumes et des gâteaux absolument magnifiques.

Sereine, elle est comme une fée avec sa marmaille. «Le truc, c’est de ne pas tout faire pour eux», explique-t-elle, disant que chacun a ses tâches. «Moi, je dois ranger ma chambre et je mets la table», lance Emilia, 9 ans, avec son petit air coquin.

De son côté, le père de 42 ans qui est gérant chez Val-Estrie Ford à Sherbrooke, trimbale sa famille dans une Ford Expedition à huit places. «Il manque une place maintenant. Mais la plus vieille, qui a 19 ans, a sa voiture», dit-il.

Sans compter que faire l’épicerie doit peut-être s’avérer un casse-tête? «On sort de chez Costco avec deux paniers», indique le père, pas découragé pour autant. Le couple explique concentrer ses dépenses sur la famille et ne pas posséder de biens de luxe comme un bateau, par exemple. Leurs filles plus âgées gardent chez les voisins, dont Olivia, 17 ans, qui rêve de devenir pédiatre.

Enfin, le couple n’écarte pas la possibilité d’une dernière adoption. Un garçon, parce qu’ils en ont un seul, Jacob, 15 ans. Pour l’instant, ils accueillent, en plus, deux étudiants de la Chine depuis cinq ans.