Déjà une «super infirmière» au Centre de santé magogois
Québec a récemment annoncé la création de 500 postes d’infirmières praticiennes spécialisées (IPS), que plusieurs surnomment «super infirmières». Toutefois, au Centre de santé et de services sociaux de Memphrémagog (CSSSM), il s’agit d’une réalité avec laquelle vivent 153 patients depuis septembre dernier.
Marie-Ève Côté fait figure de pionnière dans la région. Depuis son embauche il y a dix mois, 153 personnes bénéficient d’un suivi médical, qu’on pourrait comparer à une visite annuelle chez son médecin de famille. Cette clientèle orpheline est l’une des raisons pourquoi on a fait appel aux services de Mme Côté. «Cette situation se veut préoccupante compte tenu l’augmentation progressive de la population âgée de 65 ans et plus représentant un peu plus de 19 % de la population de la MRC de Memphrémagog. Ces personnes qui voient maintenant l’infirmière praticienne spécialisée n’iront plus à l’urgence ou dans des cliniques médicales, ce qui les désengorgera», précise la directrice de la qualité et des soins infirmiers au CSSSM, Angèle Dubé.
L’infirmière praticienne spécialisée Marie-Ève Côté a joint les rangs de l’hôpital magogois à la suite de l’obtention de sa maîtrise en sciences infirmières à l’Université Laval et d’un diplôme d’études supérieures en soins de première ligne d’une durée de deux ans et demi. Elle partage son temps entre l’école secondaire de La Ruche et la clientèle à risque de présenter une maladie chronique, à son bureau du CSSSM. Elle peut réaliser des activités médicales, comme l’évaluation de la condition physique d’un patient, la prescription d’examens diagnostics (prise de sang, radiographie, etc.), de médicaments ou de certains traitements médicaux. Lorsque les personnes apprennent qu’ils pourront être suivis par une IPS et non par un médecin de famille, certains se questionnent, de prime abord. «Après notre première rencontre, ils savent qu’un suivi sera effectué et ils sont très satisfaits. Pour moi, c’est très gratifiant», explique Marie-Ève Côté.
Et par chance que certains ont des suivis. «Certains patients, qui ne présentent aucun symptôme et qui paraissent en parfaite santé, peuvent cacher des maladies. Par exemple, il m’est arrivé de trouver qu’une personne souffrait de haute tension. Si on ne le traitait pas, la maladie pourrait provoquer des dommages aux vaisseaux sanguins. Chez un autre patient, j’ai découvert qu’il souffrait de diabète en analysant ses prises de sang. On est capable de dépister les maladies chez cette clientèle.»
Les gens qui bénéficient des services de l’IPS sont inscrits sur la liste des clients orphelins, sans médecin de famille. Les personnes choisies font l’objet d’une étude.
Grâce à la création de 500 nouveaux postes de «super infirmières», le Centre de santé et de services sociaux Memphrémagog compte bâtir une équipe de ces spécialistes de la santé. À compter de septembre prochain, une nouvelle IPS se joindre à l’équipe.
Ces infirmières praticiennes spécialisées travaillent en étroite collaboration avec les médecins et les cliniques de médecine familiale. Lorsque la condition d’un patient l’exige, il peut être référé à un médecin, mais la majeure partie de la clientèle est suivie par l’IPS.