La famille Girard investit cinq millions de dollars
L’ancienne usine C.S.Brooks de Magog renaît peu à peu. Après l’implantation d’une entreprise d’architecture, voilà que Civimétrix Télécom décide de s’y installer également.
La famille Girard, qui a fondé Transvision Magog en 1956 et Câble Axion en 1989, est derrière cet ambitieux projet d’affaires. «Pour nous, l’arrivée de Civimétrix à Magog est une évolution, raconte Omer Girard, le président et fondateur de la première entreprise familiale. Au départ, il y avait Transvision, qui offrait des canaux de télévision. Après, il y a eu Câble Axion, où on a ajouté la téléphonie et internet à l’offre télévisuelle. Avec Civimétrix, on veut être les pionniers dans la conception et la fourniture de services nécessitant un réseau à bande passante à très haut débit (fibre optique).»
Pour mettre sur pied sa nouvelle entreprise, la famille Girard investit quelque cinq millions de dollars. Même si on ne connaît pas encore la position de la Ville de Magog en ce qui concerne l’implantation d’un réseau de fibre optique, cela n’a pas arrêté le président et fondateur de Civimétrix de s’y installer. «On connaît bien Magog et on veut participer à sa reprise économique, souligne Marc Girard. On veut aussi donner un second souffle à l’ancienne C.S.Brooks, autrefois un fleuron de l’économie de la région. Il faut aussi dire que Magog est un point central du Corridor Albany-Sherbrooke. Ce corridor, c’est un peu le Silicon Valley de l’est. Même si Magog ne se dote pas d’un réseau de fibres optiques, nous pourrons toujours desservir d’autres municipalités, à partir d’ici. Mais, notre but ultime, c’est d’attirer des fournisseurs de services à Magog.»
La municipalité est un lieu idéal pour ces gens d’affaires. Tout d’abord, parce que la population y est vieillissante. «Un réseau de fibres optiques pourrait amener la télésanté, entre autres. Il s’agit de rencontres via caméra web entre un médecin et un patient. Dans un monde où l’attente à l’urgence est longue, c’est un bon système. Le réseau à bande passante à très haut débit peut aussi attirer d’autres entreprises, comme des centres de recherche», croit M. Girard.
D’ici à ce que les portes de l’entreprise ouvrent en décembre prochain, une quinzaine d’emplois seront créés, pour la plupart des ingénieurs et quelques postes administratifs.
La mairesse de Magog, Vicki May Hamm, croit que cette nouvelle entreprise s’inscrit dans le virage technologique de la municipalité. «C’est important de faire les premiers pas en accueillant une famille qui a déjà investi chez nous et qui croit encore en nous. Cette nouvelle vient donner un second souffle au quartier des Tisserands», indique-t-elle.
Le patriarche de la famille Girard voit finalement la venue de Civimétrix Télécom un retour aux sources. «Revenir ici me rappelle des souvenirs d’antan. J’amenais souvent à dîner à mon père, dans les années 1930. Il était le chauffeur de la bouilloire, qui permettait le bon fonctionnement de l’usine. J’espère qu’avec Civimétrix, ce soit le début d’une nouvelle ère», conclut Omer Girard.