Lettre à mes concitoyens de Magog-Orford
La semaine dernière, je démissionnais à titre ce coprésident de la Chambre de commerce et d’industrie de Magog-Orford. Par le fait même, je retrouvais mon indépendance et ma liberté d’écrire pour moi-même sans engager les membres du conseil d’administration de ladite Chambre.
Une chambre de commerce doit dans l’intérêt de ses membres et de sa communauté, soutenir ou contester les dossiers de nature privée ou publique qui ont des impacts positifs ou négatifs sur l’économie de sa région.
Une chambre de commerce, quelle qu’elle soit, doit pouvoir aider, supporter la Municipalité à amener à bien un dossier, mais aussi s’il le faut, contester vigoureusement une décision de ladite Municipalité qui n’est pas à l’avantage de ses membres ou de la communauté.
Les objectifs d’une chambre de commerce sont idéalement déterminés de façon à toucher à tous les paliers qui favorisent l’amélioration de la qualité de vie d’une communauté. Pour arriver à cette fin, ces objectifs comprendront des aspects économiques, publics et évidemment communautaires.
Une chambre de commerce doit absolument jouer son rôle de lobbyiste avec compétence, intégrité, le tout dans le seul intérêt de ses membres et de la communauté. Ses membres, sa communauté doivent sentir sa présence dans tous les sujets pouvant influencer la qualité de vie de la communauté.
Une chambre de commerce doit intervenir auprès des organismes et gouvernements pour défendre les intérêts des membres et influencer les décisions, de favoriser les échanges et la concertation des intervenants économiques du milieu et de favoriser le développement économique de la région.
Une chambre de commerce doit jouer un rôle de créateur, de défenseur des droits de ses membres et même de provocateur de développement économique. Elle n’est pas là que pour organiser des galas ou des tournois de golf, bien que la CCIMO fasse bien cela.
Un excellent conseil d’administration
À Magog-Orford, la CCIMO a un excellent conseil d’administration; c’est probablement l’un des meilleurs CA des 25 dernières années. La Chambre devra sous peu briser la coprésidence et de se nommer un seul président ce qui permettra à ses membres d’avoir une référence pour s’identifier.
Aujourd’hui, il appartient aux commerçants, aux industriels, aux travailleurs autonomes de Magog-Orford de supporter leur chambre de commerce et de renouveler leurs cartes de membre ou de devenir membres. Vous avez besoin d’une chambre forte, mais présentement, la CCIMO a besoin de vous, de votre argent pour continuer et surtout pour pouvoir améliorer ses services se vous supporter au besoin.
Aider la CCIMO et la CCIMO vous aidera
Ceci m’amène à réfléchir sur l’avenir économique immédiat de Magog. Savez-vous que dans les dix dernières années, nous avons eu à Magog environ cinq grands investisseurs-promoteurs: André L’Espérance, Pierre Bolduc, Louis Bertrand, Daniel Leblanc et dernièrement Gilles Bélanger.
Certains d’entre eux ont arrêté d’investir, de nous soumettre des projets ces dernières années. Depuis la fermeture de la Dominium Textile, de Difco, et de l’Imprimerie-Magog, la ville de Magog n’a jamais retrouvé les 6000-7000 et plus d’emplois perdus. Pourquoi ? Que s’est-il passé? Que se passe-t-il?
Quand on refuse à une multinationale de s’établir à Magog parce qu’on n’aime pas la couleur de sa bâtisse, quand on dit à un entrepreneur : «si tu veux investir ici, c’est nous qui allons te dire comment faire», quand on prend des mois mêmes des années pour délivrer des permis, ce n’est rien pour encourager nos entrepreneurs, nos promoteurs qui nous fuient. Ce n’est pas du ouï-dire, croyez-moi.
Je me pose cette question : comment se fait-il qu’à Magog, les entrepreneurs, les promoteurs étrangers, ne viennent pas investir dans notre région? Se pourrait-il que nous ne sachions pas les recevoir avec optimisme, positivisme? Se pourrait-il que la bureaucratie soit plus importante que le résultat?
Il y a quelques semaines, un nouveau promoteur-investisseur, Gilles Bélanger, annonce publiquement ses rêves, ses projets, entre autres un immeuble là où est situé l’îlot Tourigny; ce projet serait aussi créateur d’emplois.
Au lieu de dire «Bravo», il y a quelqu’un qui bouge, qui a des projets pour notre économie; immédiatement nous avons peur d’avoir peur. La «chienne» nous envahit. Il y a même quelqu’un dans le Reflet du Lac qui a écrit: «la Chambre de commerce de Magog Orford n’a pas de cœur en appuyant la destruction de l’îlot Tourigny» . Ouf!
Attention, nous n’avons pas le droit de «suer» sur quelqu’un sans lui donner la chance de s’expliquer; nous nous devons d’écouter Gilles Bélanger, de lui poser des questions sur son projet, de connaître ce qu’il veut faire avec cette pointe de terrain avant de nous faire une idée préconçue. Par exemple,il est peut-être possible de rénover du vieux (regarder moi) qui pourrait être inclus dans le projet de l’îlot Tourigny.
Les dernières années, nous avons fait fuir des investisseurs, des promoteurs, des gens qui avaient de bonnes idées parce que nous les avons mis dehors à coups de pied au c…; peut-être que notre économie irait mieux si nous les avions au moins écoutés avec respect.
Monsieur Gilles Bélanger, continuez vos projets, parlons-nous; nous avons besoin économiquement des gens comme vous, comme des André L’Espérance, des Pierre Bolduc, des Louis Bertrand et des Daniel Leblanc.
À force de vouloir sauver les grenouilles ou nos antiquités, certains devront bientôt quêter pour manger.
Me Laurent Pelletier
Avocat à la retraite
laurent@laupel.com