La mairesse se glisse dans la peau d’un aveugle
Le simple fait de traverser une rue peut paraître anodin. Toutefois, cette action devient une véritable aventure lorsqu’on le fait à l’aveuglette. Parlez-en à la mairesse de Magog, Vicki May Hamm.
«C’est vraiment épeurant, confie la première magistrate après avoir traversé l’intersection des rues Merry et Principale. La canne était un outil intéressant pour s’orienter. Mais, c’est quand même difficile de s’en aller en ligne droite.»
D’ailleurs, sans l’aide de son accompagnatrice, Mme Hamm se serait dirigée en plein milieu de la rue Merry.
Cette activité, organisée dans le cadre de la Semaine québécoise des personnes handicapées (1er au 7 juin), avait pour but de sensibiliser les élus à une demande du Conseil des aveugles de Magog. Le regroupement sollicite depuis quelques années déjà l’installation de systèmes sonores aux feux de circulation afin de faciliter la traversée des intersections les plus achalandées aux handicapés visuels et aux aveugles.
René Giguère soutient cette démarche. «Pour les aveugles, traverser une rue, c’est toujours un risque, souligne celui qui est lui-même handicapé visuel. Présentement, c’est pratiquement impossible de savoir si c’est à notre tour de passer. Un système sonore nous l’indiquerait et nous aiderait à avoir une meilleure trajectoire.»
La mairesse de Magog dit être sensible à cette demande. «Je vais ramener le dossier au conseil et regarder ce qu’on faire. C’est sûr qu’il faudra cibler certains secteurs pour éviter des problèmes de circulation», explique Vicki May Hamm.
À Magog, environ 80 personnes souffrent d’un handicap visuel partiel ou complet.