Élections fédérales: des enjeux faiblement débattus dans un débat dans Brome-Missisquoi
POLITIQUE. Il n’y aura finalement pas eu de débat à la rencontre électorale regroupant six candidats de la circonscription électorale de Brome-Missisquoi à Magog, mercredi (9 octobre).
Cette rencontre était pourtant présentée comme une soirée de débat par la Chambre de commerce Memphrémagog. Par contre et d’un commun accord, les candidats ont préféré s’exprimer à tour de rôle sur les quatre enjeux ciblés, en l’occurrence l’économie, l’environnement, l’emploi et l’éducation, sans se faire couper la parole, critiqué ou questionné par leurs adversaires.
Les seules répliques polies et courtoises sont venues après 90 minutes de discussions, plus particulièrement sur le transport collectif et l’environnement.
Ils ont probablement joué la carte de la prudence en raison de leur inexpérience et de la méconnaissance de quelques dossiers, étant tous à leur première apparition en politique active sur la scène fédérale et provinciale.
L’emploi et l’environnement retiennent l’attention
Les candidats étaient néanmoins plus volubiles en ce qui concerne les questions abordant les thèmes de l’emploi et de l’environnement.
La bloquiste Monique Allard et le représentant du parti vert, Normand Dallaire, ont mentionné quelques mesures pour atténuer la pénurie de main-d’œuvre, plus particulièrement en courtisant les retraités avec des règles fiscales plus attrayantes.
Sylvie Jetté (NPD) propose d’attirer et de conserver les jeunes en emploi en leur accordant des conditions de travail qui leur conviennent, comme des passes de ski gratuites ou augmenter le salaire minimum à 15$.
Le conservateur Bruno Côté prévient que la créativité ne suffit plus pour conserver les jeunes en poste. Selon lui, son parti proposera une offre plus globale pour maintenir les gens en région, comme la réduction de la paperasse et des baisses d’impôts.
Steeve Cloutier, un candidat rhinocéros capable d’être sérieux à ses heures, propose de réactiver des programmes qui dorment pour développer une stratégie numérique globale.
La clé, selon la libérale Lyne Bessette, consiste à soutenir les agriculteurs et accompagner les jeunes qui hésitent à plonger dans le marché du travail.
Plus loquaces en environnement
Les candidats étaient plus préparés pour parler du sujet de l’heure, soit l’environnement. À titre de chimiste en environnement, M. Dallaire (Parti vert) a rappelé que l’économie et l’écologie étaient indissociables dans leur sens étymologique et dans la vie de tous les jours. «Sans écologie, il n’y a pas d’emploi ni d’entreprise viable», prévient-il.
La qualité du ruisseau Castle a été abordée, mais certains avouaient ne pas connaître cette problématique. Tous ont réclamé la vigilance autour de l’agrandissement du dépotoir de Coventry, au Vermont, mais les avis étaient toutefois divergents en matière de transport collectif.
M. Cloutier, du Parti rhinocéros, ne croit pas nécessaire d’injecter des fonds pour desservir les milieux ruraux avec des autobus. «Quand on choisit la campagne, on ne doit pas s’attendre à prendre le bus pour faire ses courses, signale-t-il. Sécurisons d’abord les rails avant de parler d’électrifier un train.»
Mmes Bessette et Jetté, ainsi que M. Dallaire, ne partagent pas le même avis. Ils insistent pour dire que tous ont droit à du transport collectif, peu importe où ils habitent, plus particulièrement les personnes vieillissantes et ayant besoin de soins.
Pour stimuler le transport collectif, Mme Allard (Bloc québécois) propose un train électrique de passagers entre Montréal et Sherbrooke, tandis que le conservateur Côté veut réintroduire des crédits sur les transports verts, tel que proposé par sa formation politique.
Environ 70 personnes assistaient à cette soirée tenue à L’Espace culturel de Magog.