Compton-Stanstead: agriculture, main-d’œuvre et réforme électorale au menu d’un débat
POLITIQUE. Quatre candidats en lice à l’élection fédérale dans Compton-Stanstead ont participé à un débat du côté de Coaticook, mardi soir (14 septembre). Les sujets abordés ont été variés, allant de l’agriculture à l’équilibre budgétaire pour ensuite discuter des enjeux de pénurie main-d’œuvre dans la région et d’environnement.
L’exercice démocratique, organisé par la Chambre de commerce de la région de Coaticook, s’est déroulé devant une soixantaine de personnes rassemblées à la salle L’Épervier. La ministre de l’Agriculture et députée sortante de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau (Parti libéral) ainsi que la bloquiste Nathalie Bresse, le conservateur Pierre Tremblay et le candidat vert Sylvain Dodier ont participé au débat. La néodémocrate Geneva Allen a décliné l’invitation de l’organisme économique.
D’entrée de jeu, la question de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) et de la Prestation de la relance économique (PCRE) a été mise sur la table. Le conservateur Pierre Tremblay s’est indigné qu’un jeune pouvait toucher de tels montants, alors que les aînés, «qui ont travaillé toute leur vie, recevaient pas mal moins que ces prestataires. La candidate du Bloc québécois, Nathalie Bresse, a quant à elle affirmé que cette aide était encore un frein à l’emploi, amplifiant la problématique de pénurie de main-d’œuvre.
La libérale Marie-Claude Bibeau s’est défendue en disant que «le gouvernement a répondu présent quand les gens en avaient besoin». De son côté, le candidat vert, Sylvain Dodier, a tranché le débat. «Arrêtons de dire qu’un tel a eu droit à plus d’argent qu’un autre. Il s’agissait d’une aide ponctuelle», en mettant l’accent sur chaque syllabe du dernier mot.
Parlant de pénurie de main-d’œuvre, la plupart des candidats ont mentionné qu’il s’agirait probablement d’une bonne idée d’accueillir des travailleurs étrangers non seulement en agriculture, mais aussi dans des volets de l’économie, tels la restauration et le tourisme. Mais attention, crie l’opposition, il faut alléger la paperasse autour de l’embauche de ces employés, ce à quoi Mme Bibeau s’est engagée.
À savoir s’ils allaient protéger le système de gestion de l’offre pour le domaine agricole, les quatre candidats ont répondu par l’affirmative.
LA DETTE INQUIÈTE-T-ELLE?
Les participants au débat ont dû dire si l’augmentation fulgurante de la dette du Canada les inquiétait. «Si on regarde la dette, ça peut faire peur à certaines personnes, lance d’entrée de jeu Marie-Claude Bibeau. Il faut toutefois savoir que notre économie est capable de soutenir nos investissements. On peut se permettre d’investir dans l’avenir de nos enfants, car on en a les moyens. Et on l’a fait avec beaucoup de convictions durant la COVID.»
La candidate bloquiste pense quant à elle que le tout est inquiétant. «Il faut investir, j’en conviens, mais il faut le faire aux bonnes places, où ça rapporte. En environnement, soutenons la transition énergétique. Soutenons aussi nos aînés et investissons en santé», plaide Nathalie Bresse.
Sylvain Dodier milite pour une économie «verte», une notion que sa formation politique défend depuis 1983, dit-il. Pour trouver les fonds, il souhaite taxer les géants du web, par exemple.
De son côté, M. Tremblay souligne que l’ancien chef conservateur, Stephen Harper, a laissé les finances du pays en équilibre budgétaire, à son départ, en 2015. «Laisseriez-vous Justin Trudeau gérer votre budget familial?», s’est-il questionné.
TREMBLAY MET EN DOUTE LA PERTINENCE DU BLOC À OTTAWA
Une question sur la réforme électorale a suscité de vives réactions dans la salle, en toute fin de débat. Le conservateur Pierre Tremblay a alors affirmé qu’une formation politique devrait présenter des candidats dans toutes les provinces pour être éligible à une élection, disqualifiant du même coup, selon ce qu’il avance, le Bloc québécois.
«Je dis ça en tout respect pour Mme [Nathalie] Bresse (candidate bloquiste), mais ça me dépasse complètement. Selon moi, il est extrêmement important lors d’une élection fédérale qu’un parti présente des candidats dans chacune des provinces.»
Parmi les questions du public, les forces en place ont débattu sur l’importance du logement social, la forte hausse du prix des assurances pour les entreprises, la réciprocité des normes pour les produits agroalimentaires entrant au pays ainsi que du support du secteur culturel.