Des citoyens veulent faire taire les trains
SANTÉ. Une centaine de citoyens de Magog, de Sherbrooke et de Lac-Mégantic se sont réunis le 21 juin dernier au Vieux Clocher de Magog afin d’exprimer leur mécontentement au sujet du bruit ferroviaire dans leur municipalité. Ils ont assisté à un atelier-rencontre sur l’impact que celui-ci peut avoir sur la santé.
« C’est un problème majeur qui touche plusieurs personnes dans la région, a lancé avant la rencontre le porte-parole du Collectif des gens de Magog et organisateur de l’événement, Pierre Perras. On souhaite que nos démarches portent fruit, parce que comme les panélistes l’ont expliqué, le bruit peut avoir des conséquences importantes sur la santé. »
Perte d’audition, perturbation du sommeil et infarctus du myocarde, voici justement quelques-unes de ces conséquences soulevées par le médecin spécialiste en santé publique, Dr Éric Lampron-Goulet.
Étant l’un des trois invités à l’atelier, il a également présenté de quelles façons le bruit ferroviaire affecte les résidents vivant en périphérie des chemins de fer, particulièrement lors des passages nocturnes. « Les problèmes de bruits la nuit sont ceux qui nous préoccupent le plus, indique le Dr Lampron-Goulet. L’effet de réveil peut engendrer toutes sortes de problèmes de santé comme l’insomnie. On parle autant d’effets immédiats que d’effets récurrents. »
SOLUTIONS POTENTIELLES
En plus d’exposer les risques associés au bruit ferroviaire, les intervenants ont présenté différentes pistes de solutions qui pourraient régler, ou du moins améliorer la situation.
L’une de ces solutions concerne les passages à niveau, qui sont, dans la majorité des cas, la source de frustration principale des citoyens. Ceux-ci requièrent que le chauffeur de locomotive annonce l’arrivée du train à l’aide d’un sifflet bruyant.
Le professeur titulaire à l’Université de Montréal, Tony Leroux, suggère que le retrait de ces passages à niveau est une alternative intéressante. « L’idée est de trouver des moyens pour enlever les passages à niveau, explique-t-il. Moins il y a de passages à niveaux, moins il y a besoin de signalisation et donc moins les trains ont besoin de siffler. »
Il concède cependant que cette solution pourrait être coûteuse, étant donné qu’il faudrait aménager des passerelles ou des tunnels pour assurer la circulation.
ON SE LANCE LA BALLE
Les différents acteurs impliqués ne s’entendent pas tous à savoir à qui revient la responsabilité de trouver une solution à cette problématique. Si la réglementation des trains revient au fédéral, le Dr Lampron-Goulet est d’avis que c’est le ministère des Transports du Québec (MTQ), qui devrait « prendre le leadership en matière de transport ».
Certains citoyens, dont M. Perras, critiquent quant à eux le manque d’action concrète de la part des municipalités. Le Magogois a d’ailleurs exprimé ses inquiétudes à quelques reprises au conseil municipal de Magog. La conseillère municipale Josée Beaudoin, présente à la rencontre assure que la Ville est à l’écoute de cet enjeu.
« Nous sommes conscients que c’est un problème ici à Magog, souligne Mme Beaudoin. Ce n’est pas une question de manque de volonté, mais plutôt de manque de ressources. Plusieurs points intéressants ont été abordés. Nous allons faire état de la situation et déterminer ce que l’on peut faire pour la suite des choses. »