Le personnel de soutien scolaire au bout du rouleau

ÉCOLES. Selon un sondage réalisé en janvier dernier par la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) auprès des membres du personnel de soutien des centres de services scolaires, ceux-ci sont « surchargés, épuisés et victime de violence ».

Le personnel de soutien est composé des membres d’une école qui ne sont pas enseignants ou membres de la direction. On parle entre autres des éducatrices spécialisées, des éducatrices en service de garde, du personnel d’entretien et des secrétaires.

Au Centre de services scolaire (CSS) des Sommets, 17 % des membres du syndicat du personnel de soutien ont répondu au sondage. Selon le président du syndicat, Sébastien Roy, la situation est alarmante.

« Ce dont ils témoignent est loin de donner le goût de faire carrière comme personnel de soutien, lance M. Roy. Les conditions sont difficiles et la rareté de main-d’œuvre contribue à cette situation. Le gouvernement et nos représentant patronaux doivent cesser de presser le citron », ajoute-t-il.

Parmi les réponses obtenues, près du tiers des répondants ont dit juger que leur travail est épuisant émotionnellement. La violence est également une problématique importante, alors que près de la moitié ont indiqué avoir subi de la violence psychologique par les élèves, et 39 % de la violence physique. 

POUSSÉS À LA DÉMISSION

En pleine pénurie de main d’œuvre, un autre chiffre inquiète le syndicat. Effectivement 44 % des répondants affirment avoir considérer quitter leur emploi. Cette réalité est similaire dans d’autres centres de services scolaires de l’Estrie. 42 % et 54 % des répondants du CSS Val-des-Cerfs et du CSS des Hauts-Cantons respectivement ont aussi envisagé démissionner.

Le président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie – CSN, Denis Beaudin, se désole de ce qu’il observe.

« C’est vraiment inquiétant, constate-t-il. Ces gens ne veulent pas quitter leur emploi car ils ne l’aiment plus, mais bien en raison des conditions de travail de plus en plus difficiles! Il n’y a qu’une solution, c’est écouter les gens sur le terrain et ne pas imposer des mesures qui ont démontré leur insuffisance à atténuer la pénibilité du travail du personnel de soutien scolaire. »

Rappelons que la FEESP-CSN est actuellement en négociation afin de renouveler ses conventions collectives. Le vice-président de la fédération, Frédéric Brun, exprime qu’il est temps que les pourparlers débloquent. « C’est l’occasion pour le gouvernement et nos patrons d’entendre la cloche sonner. Et ce n’est pas la cloche de récréation, c’est la cloche pour négocier afin d’améliore concrètement les conditions de travail », insiste-t-il.