Michel Lapierre: homme d’affaires, homme de cœur

GÉNÉROSITÉ. L’homme d’affaires Michel Lapierre, qui a fondé les Marchés Végétarien peu avant les années 1980, est très conscient de la chance qu’il a eue tout au long de sa vie. Il considère donc important de redonner à la communauté magogoise, qui, selon ses dires, l’a adopté et a cru en lui dès le début.

C’est d’ailleurs à Magog que M. Lapierre, originaire de Granby, a établi son premier commerce de fruits et légumes nommé Végétarien, en 1977. «Je suis très reconnaissant de la population de Magog. Ils ont été en quelque sorte mon tremplin. Si on n’avait pas eu une première clientèle qui nous supporte, tout le reste ne serait pas arrivé», laisse-t-il entendre.

Ce dernier se souvient que ce virage s’était effectué rapidement. «Quand j’ai loué mon local, je suis allé enregistrer le nom à Sherbrooke, je suis revenu à Granby et j’ai dit à ma femme qu’on partait en affaires à Magog. Dans ce temps-là, ça se faisait juste avec du pif. On a été chanceux», reconnaît-il.

Par le passé, Michel Lapierre s’est impliqué auprès de diverses causes à travers le monde. «Un moment donné, j’ai décidé que la meilleure place pour investir, c’était dans ma communauté. Toutes ces organisations sont superbes, mais il y a beaucoup de besoins à proximité», observe-t-il.

Le Magogois d’adoption admet être particulièrement touché par les causes qui concernent les personnes handicapées mentales ou physiques. «Un de mes neveux est devenu quadraplégique après un accident de hockey. Il fonctionne très bien dans la vie, mais j’ai vu toutes les difficultés que cela a engendrées dans la famille de ma sœur. Souvent, ces gens ont plus de 40 ans et leurs parents n’ont jamais eu de répit», déplore M. Lapierre.

C’est pourquoi le retraité homme d’affaires s’implique entre autres auprès d’Han-Logement et de la Fondation Constance-Langlois, deux organismes de Magog agissant auprès de cette clientèle. «C’est très touchant de voir ces gens réussir à devenir des citoyens qui ont un impact dans la communauté. Ils s’épanouissent et deviennent autonomes. Il est possible de relancer leur vie et de bien les intégrer dans la société», fait-il valoir.

Le principal intéressé a vendu les Marchés Végétarien il y a désormais plus de sept ans. Il a aussi été directeur de l’Association québécoise de la distribution des fruits et légumes pendant une dizaine d’années. «J’ai travaillé excessivement fort dans mon entreprise, mais je connais beaucoup de monde qui ont aussi travaillé très fort et qui n’ont pas eu la chance de réussir comme moi», souligne M. Lapierre.

Il réitère donc sa gratitude envers la vie. «Je me plais souvent à répéter que la vie a été généreuse avec nous. Mes commerces ont bien fonctionné et mes enfants et petits-enfants sont tous en santé. Ça m’amène à vouloir donner au suivant», poursuit Michel Lapierre.

Bien qu’il affirme que la reconnaissance ne soit pas ce qui le motive à s’impliquer, le grand bénévole et donateur en dégage tout de même une belle fierté. «On ne fait pas juste donner à manger aux gens que l’on aide, on leur donne aussi une canne pour qu’ils apprennent à pêcher. C’est beaucoup, et ça soulage les parents. C’est ma plus grande fierté de voir ces gens qui se réintègrent dans la société», conclut-il.

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