«Proche aidant, c’est comme vivre sur une autre planète»
MALADIE. Devenir proche aidant est une situation qu’on ne choisit pas, mais qu’on a intérêt à bien préparer si l’on ne veut pas, soi-même, y laisser une partie de sa santé.
Qu’on soit conjoint ou enfant, plusieurs d’entre-nous aurons à assumer un jour ce rôle, en accompagnant un membre de sa famille en fin de vie.
Alain Godbout s’y connaît en matière de proche aidant. Marié durant 38 ans, il a passé les huit dernières années de sa vie de couple à prendre soin de son épouse (aujourd’hui décédée), qui était atteinte de la maladie de Parkinson.
Bien que l’expérience ait été particulièrement prenante à tous les niveaux, il en parle aujourd’hui avec beaucoup de tendresse, mais surtout, de sagesse. «Si c’était à recommencer aujourd’hui, je le referais sans hésiter. Mais, je saurais quels outils aller chercher dès le départ», précise l’homme de Magog.
Selon lui, agir comme proche aidant d’aîné, c’est occuper plusieurs rôles à la fois. «Du jour au lendemain, on devient infirmier, nutritionniste, préposé au bain, gérant. C’est comme vivre sur une autre planète. On est tellement absorbé qu’on en oublie parfois la réalité», ajoute-t-il.
«D’ailleurs, durant la maladie de mon épouse, deux de mes enfants se sont mariés (garçon et fille), et je n’ai pratiquement aucun souvenir de tout ce qui entoure le mariage de ma fille.»
Alain Godbout dit avoir amélioré son sort – et celui de sa conjointe – le jour où il a pris connaissance des ressources à sa disposition. «J’étais habitué de consacrer une heure par jour pour donner le bain à mon épouse, et c’était tout à fait normal à mes yeux. Cependant, lorsque j’ai accepté qu’une préposée du CLSC vienne le faire à ma place, je me suis aperçu qu’elle effectuait le même travail que moi, mais en 20 minutes seulement… et 100 fois mieux. La présence d’une aide à domicile était bénéfique pour ma femme, et moi, je gagnais sept heures par semaine pour faire autre chose», fait-il valoir.
«C’est bien d’aimer l’autre le plus possible, mais il faut aussi aimer le mieux possible. Et cela, ça signifie de profiter de toutes les ressources à notre disposition», conclut-il.
Un guide pour les proches aidants
Dans le cadre de la Semaine nationale des proches aidants (5 au 11 novembre), la Table de concertation des aînés Memphrémagog (TCAM) annonce le lancement d’un guide régional à l’intention des proches aidants de l’Estrie.
Intitulé «Aidant pressé, ressources futées», et financé par l’Appui Estrie, cet ouvrage référentiel regroupe l’ensemble des ressources destinées aux proches aidants d’aînés, et ce, en le divisant par territoire.
Quelque 1300 guides ont été imprimés pour la MRC de Memphrémagog et sont disponibles dans les centres d’action bénévole de la région.
Lancement du Bottin des aînés
Parallèlement au guide des proches aidants, la TCAM vient de lancer officiellement son Bottin-Agenda des ressources pour les aînés de la MRC de Memphrémagog.
Publié à 6500 exemplaires, ce guide très pratique sera disponible à compter du 10 novembre dans les Caisses Desjardins, les pharmacies, les associations d’aînés, les Centres d’action bénévole et lors des cliniques de vaccination pour la grippe.
Comme à l’habitude, le Bottin-Agenda regroupe toutes les ressources (avec informations bilingues), un calendrier de 12 mois et quelques pages pour y inscrire des notes personnelles.
Enfin, la Table de concertation invite les citoyens à remplir un sondage portant sur la réalité des aînés et de leurs proches, en visitant le www.cdcmemphremagog.com
Ce sondage ne comporte que six questions et offre la chance de gagner plusieurs prix de participation.