Robert Lalonde savoure son retour aux sources au lac Massawippi

CULTURE. L’acteur, romancier et dramaturge Robert Lalonde savoure quotidiennement sa nouvelle vie à North Hatley, lui qui, il y a cinq décennies, amorçait sa carrière sur la scène du Théâtre Piggery, un établissement culturel situé à deux pas du lac Massawippi.

«J’étais déjà passionné par la région Massawippi, mais j’étais loin de penser que j’y vivrais un jour», se réjouit cet homme aujourd’hui âgé de 76 ans.

Ses promenades et ses découvertes lui rappellent qu’il a passé quatre étés à l’emploi du Piggery, à peine sorti du Conservatoire en art dramatique de Montréal. «C’étaient les premières fois que je montais sur une scène, se rappelle-t-il. Je me baladais en vélo, à l’époque, pour explorer les paysages. 50 ans plus tard, je fais exactement la même chose.»

Malgré les années qui passent, M. Lalonde s’émerveille toujours comme un enfant en observant les méandres de la rivière Massawippi ou les différentes teintes de vert qui se déploient sur les feuilles printanières des arbres. «North Hatley est presque figé dans le temps, et c’est à son avantage», estime celui qui apprécie à la fois le calme et le dynamisme culturel de la région.

Robert Lalonde parle même d’une renaissance pour lui et sa conjointe France Capistran, surtout qu’un violent incendie a dévasté, en 2018, leur résidence qu’ils habitaient depuis plus de 40 ans à Sainte-Cécile-de-Milton. «Nous vivons très bien avec cette transition, car nous avons eu un coup de coeur pour North Hatley et pour notre nouvelle maison, avoue-t-il. J’avais également l’intention de m’éloigner de Montréal en raison d’une réduction volontaire de mes activités professionnelles.»

L’appel de la nature a donc été sans équivoque. L’observation des oiseaux lui rappelle aussi ses origines mohawks, lui qui est né à Oka en 1947. Il partage aussi l’héritage de son père, la passion pour l’ornithologie.

ARPENTER CHAQUE RANG AU GRÉ DU VENT

Curieux et aventureux de nature, Robert Lalonde est bien placé pour jouer au guide touristique. Tout comme pour lui, il conseille d’arpenter au gré du vent chaque rang qui se pointe devant vos pieds, votre vélo ou votre voiture. «J’emprunte presque chaque jour de nouveaux chemins, mentionne-t-il. C’est de cette façon que j’ai découvert mon lieu de pèlerinage régulier, mon havre de paix et de méditation.»

Ce lieu est le pont Eustis, à l’angle des chemins Paquette et Atsbury, sur le territoire de Waterville. On peut aussi y accéder via la piste cyclable reliant North Hatley et Lennoxville, ou en voiture via le chemin Capelton, au Canton de Hatley.

C’est surtout l’environnement de ce pont couvert qui captive M. Lalonde. Comme on l’aperçoit sur la photo accompagnant ce texte, on y observe la rivière Massawippi et la chaîne de montagnes formée notamment des monts Boisjoli et Montjoye «C’est une réelle source d’inspiration», confie-t-il.

Parmi ses recommandations, il suggère une randonnée pédestre aux Sentiers Massawippi, ainsi qu’une balade en voiture sur le chemin de la Montagne (Sainte-Catherine-de-Hatley) ou dans le village Massawippi, près d’Ayer’s Cliff. Comme activités à faire, il cible une sortie en ponton ou à la pêche sur les lacs Massawippi, Magog, Memphrémagog ou Brome. «Découvrir les anses presque secrètes du lac Massawippi, ou tout simplement arrêter le temps au centre de ce plan d’eau, sont des moments mémorables», partage-t-il.

UNE RICHE VIE CULTURELLE

«Je préfère mon actuelle vie culturelle à ce que je faisais sur le plan professionnel à Montréal», assure celui qui jouait le rôle du paternel de l’urgentologue Béatrice Clément, dans l’émission intitulée «Au secours de Béatrice».

C’est en ces termes que Robert Lalonde résume son quotidien, qu’il croyait prendre plus doucement vers une retraite bien méritée. Au contraire, il accompagne sa conjointe France Capistran et d’autres amants de la culture pour réactiver la vie culturelle dans la région Massawippi. «C’est très stimulant, car nous avons plusieurs talents diversifiés qui souhaitent offrir des prestations de proximité, et ce, au profit des gens d’ici», enchaîne-t-il.

Parlant de concerts de proximité et de soirées intimistes qu’il affectionne particulièrement, M. Lalonde cible spontanément le café-spectacles La Caravane de North Hatley. «Je suis un régulier pour découvrir de nombreux musiciens qui s’y produisent dans un lieu qui me rappelle les boîtes à chansons de la belle époque, ajoute-t-il. Plusieurs croient, à tort, qu’on y présente des musiciens amateurs. Au contraire, ce sont toujours des professionnels qui nous font passer de très belles soirées.»

Robert Lalonde ne s’ennuie pas de Montréal, grâce à son implication culturelle et à ses ateliers d’écriture. Il prête aussi sa voix à l’Ensemble vocal Massawippi, qui offre parfois des concerts à l’Abbaye Saint-Benoît-du-Lac et ailleurs dans la région.

Il adore aussi se distraire en fréquentant le Vieux Clocher de Magog, Le Granada de Sherbrooke, La Petite Boîte noire de Sherbrooke et les salles de l’Université Bishop’s de Lennoxville.

Sa librairie préférée est également à Lennoxville, soit le Black Cat Books. C’est un endroit qu’il fréquente presque une fois par semaine pour dénicher de bons vieux livres usagers.  « Le small is beautiful me convient très bien », termine-t-il.

Texte tiré du cahier «  ­Destination ­Cantons-de-l’Est  », disponible au https://www.lerefletdulac.com/archives/31-mai-2023/