Un aéroport canado-américain à Stanstead-Est?

AVIATION. Le petit aéroport privé de Stanstead-Est, situé sur le chemin Stage, à la limite de Stanstead, pourrait bientôt voir des pilotes américains atterrir sur sa piste d’atterrissage naturelle de 2600 pieds. Son propriétaire, George Weller, est en processus d’obtenir la certification Canpass, qui facilitera l’accueil des visiteurs du sud de la frontière.

En réalité, le programme Canpass accélèrera les formalités douanières pour les aéronefs privés qui transportent un maximum de 15 voyageurs et qui se rendent au Canada à partir des États-Unis. «Si on obtient cette accréditation, les douanes se déplaceront jusqu’ici pour accueillir les passagers, précise M. Weller. Il y aura une période d’attente déterminée et si celle-ci s’écoule, les gens pourront tout de même partir. Bien évidemment, les passagers et le pilote devront tous faire partie du programme et être préautorisés.»

Le propriétaire du site appelé CTQ2 dans le jargon aérien entamera donc ce long processus. Il sait que cela pourrait prendre plusieurs mois avant d’obtenir l’accord de l’Agence des services frontaliers du Canada, mais l’attente en vaudra la peine à ses yeux. «Ça pourrait bénéficier au tourisme, aux gîtes, aux petites entreprises et aux commerces, avance-t-il. Mon objectif, c’est de faciliter le passage à la frontière. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, tout a changé et la frontière est devenue très difficile à franchir. On devrait s’inspirer davantage de ce qui se fait en Europe. Il y a un accord là-bas qui dit que si tu atterris légalement dans l’un de 26 pays membres de l’union, tu peux franchir aisément les frontières. Le Canada et les États-Unis sont supposés être les meilleurs voisins au monde. Pourquoi on ne pourrait pas assouplir certaines mesures à la frontière?»

En période estivale, George Weller estime déjà à une soixantaine le nombre de petits appareils qui empruntent son site. L’ajout possible de l’accréditation Canpass pourrait faire bondir cette statistique. «Difficile à dire combien d’avions de plus on pourrait accueillir, mais peut-être se chiffre pourrait-il grimper jusqu’à une centaine», mentionne-t-il.

«Après tout, les pilotes ont toujours le goût de découvrir de nouveaux endroits, rajoute-t-il. Ils travaillent fort pour soutenir leur hobby. Durant les week-ends, ils aiment bien survoler de nouveaux paysages.»

Appui de plusieurs municipalités

Le projet de George Weller a reçu l’appui de plusieurs Municipalités, dont celles de Stanstead-Est, Ayer’s Cliff et Austin. La MRC de Coaticook a également offert son soutien. «C’est un peu une nouvelle porte d’entrée pour notre région, clame le directeur général de la MRC de Coaticook, Dominick Faucher. Ça pourrait amener davantage de visiteurs.»

Un projet entretenu depuis 30 ans

Le petit aéroport de Stanstead-Est est né il y a une trentaine d’années. En 1981, George Weller a fait l’acquisition d’un petit avion usagé, qu’il a retapé avec son fils. «C’est avec cet appareil que j’ai découvert ma passion pour l’aviation», raconte le septuagénaire qui s’est rendu jusqu’à Tampa, en Floride, avec ce même avion.

Depuis ce temps, le projet d’aéroport a aussi évolué. Un grand bâtiment sert maintenant d’accueil. La salle au rez-de-chaussée est également utilisée comme plancher de danse. On y tient plusieurs rassemblements culturels.

Et comme le propriétaire est un fan de sources d’énergie alternatives, toute l’électricité acheminée dans le hangar est produite à l’aide de panneaux solaires. «C’est incroyable de voir à quel point tout ça a changé depuis le temps. J’ai très hâte de voir si le projet Canpass sera accepté. Ce sera la prochaine page de notre histoire», termine-t-il.