Une nouvelle station de lavage pour les embarcations légères à Eastman

NAVIGATION.  Les utilisateurs des plans d’eau dans les environs d’Eastman et Bolton-Est ont maintenant une nouvelle station de lavage pour nettoyer leurs embarcations légères, plus précisément au parc de la Missisquoi-Nord à deux pas de l’autoroute 10 et de la route 245.
 

Ayant nécessité un investissement de 74 000 $, cet équipement se veut un outil de plus pour lutter contre les espèces exotiques envahissantes comme le myriophylle à épis. La station est gratuite et est fonctionnelle de juin jusqu’à octobre. 

Contrairement à l’autre station permanente située au lac Stukely, celle du parc Missisquoi-Nord est conçue pour les petites embarcations comme les kayaks et les planches à pagaie. Il suffit d’activer le système à l’aide d’un bouton pour opérer la machine à pression équilibrée à une température de 60 degrés Celsius. Pour le moment, il s’agit d’une formule libre-service, donc sans surveillance ni de compte à rendre.

Les deux municipalités qui ont mené ce projet à terme, Eastman et Bolton-Est, misent donc sur la sensibilisation et la bonne foi des utilisateurs. «Le défi, c’est de faire savoir aux gens toute l’importance de bien nettoyer leur embarcation lorsqu’ils se déplacent d’un plan d’eau à un autre. On sait que les espèces envahissantes, peuvent le myriophylle à épis, peut avoir des impacts environnementaux, financiers et sociaux considérables. Un seul fragment d’une tige de myriophylle peut suffire pour propager une nouvelle colonie. La prévention est la clé pour que ce projet soit un succès», soutient la mairesse d’Eastman, Nathalie Lemaire. 

PAS UNE SOLUTION MIRACLE

Que ce soit dans les lacs d’Argent et Orford à Eastman, ou encore les lacs Trousers, Nick et Long Pond à Bolton-Est, les enjeux entourant les espèces envahissantes sont nombreux. D’ailleurs, selon Jérémie Isabelle de l’organisme RAPPEL, les stations de nettoyage demeurent à ce jour la méthode de prévention la plus efficace, en plus d’être la moins coûteuse. «Dès qu’une espèce envahissante entre dans un nouveau milieu, il en coûte très cher pour essayer de l’éradiquer. On peut penser à la moule zébrée qui, une fois entrée dans les conduites, engendrent des factures salées aux Municipalités», donne en exemple M. Isabelle.

Tout en soulignant cette démarche de prévention, la mairesse de Bolton-Est, Vinciane Peeters, demeure réaliste et rappelle que la lutte est encore loin d’être gagnée. «Une station de lavage, ce n’est pas une solution miracle, mais bien une solution parmi tant d’autres. Il y a aussi toute la question de la gestion des rives. Il faudrait songer à aménager des corridors fauniques connectés avec nos lacs, pour trouver un prédateur qui aimerait manger le myriophylle à épis. C’est mon rêve en tout cas!», a lancé Mme Peeters en riant.

MIEUX VAUT PRÉVENIR QUE GUÉRIR

Rappelons que plusieurs associations de lacs dans la région et au Québec ont recours à des toiles qu’ils installent dans le fond des lacs pour empêcher les herbiers de myriophylle à épis de se propager. C’est le cas à Eastman où ce type d’opération est effectué au printemps depuis quatre ans. «Chaque année, on essaie d’éradiquer des zones, mais la réalité est que le myriophylle à épis est répandu sur une grande superficie du lac d’Argent. Il en est recouvert, observe la présidente de l’Association des résidents pour la protection de l’environnement du lac d’Argent, Michèle Desrochers. Annuellement, on parle d’un coût de 50 000 $ notamment pour acheter de la toile synthétique. C’est la preuve qu’il vaut mieux prévenir que guérir, car une fois que le myriophylle envahit un lac, c’est très difficile d’en venir à bout.»

LA FACTURE DU PROJET

Coût total: 74 392 $

Subventionné à 56 000 $

Eastman et Bolton-Est ont payé chacune 18 300 $.