Des courses de chevaux qui attirent les parieurs, au bonheur du Circuit régional
PARIS SPORTIFS. On associe souvent l’Exposition agricole d’Ayer’s Cliff aux manèges et aux jugements d’animaux, mais l’un des aspects les plus méconnus est assurément les paris mutuels sur des courses de chevaux. Pourtant, pour le Circuit régional des courses de chevaux du Québec, il s’agit de son plus grand événement de la saison estivale.
Entre les 12 courses qui étaient au programme samedi après-midi (24 août), ils étaient nombreux à faire la file soit pour récolter leur argent gagné ou pour parier encore une fois. Lorsque les turfistes ont terminé leur transaction, ces derniers s’empressaient de trouver un nouveau siège dans les estrades afin d’observer la course avec attention.
« Je suivais mon père dans ce genre d’événement quand j’avais huit ans, avoue Luc Legault, qui a fait la route depuis Châteauguay. Je suis maintenant beaucoup plus vieux que ça. Ça fait environ sept ou huit ans que je viens ici afin de parier pour le plaisir. »
Ils sont nombreux à se munir du programme des courses dans le but de l’analyser, sans toutefois se prendre au sérieux. « C’est le fun de suivre le Circuit régional. À Ayer’s Cliff, on passe toujours un bon moment », raconte Jean-Noël Gagné, qui provient de Saint-Gédéon-de-Beauce.
À Ayer’s Cliff, ce sont des courses de chevaux sous harnais, regroupant environ quatre à cinq jockeys à chaque départ. Auparavant, il faut savoir que la situation avait déjà été plus radieuse qu’elle ne l’est actuellement.
Survivre après l’effondrement
Rappelons qu’en 2008, la faillite d’Attractions Hippiques, une entreprise privée qui chapeautait l’industrie en étant propriétaire des hippodromes de Montréal, Québec, Trois-Rivières et Aylmer, avait sonné le glas des courses de chevaux dans la province.
« La chute de cette entreprise a emmené tout le monde. Heureusement, de façon administrative, il y avait un permis qui était toujours valide, et c’était celui d’Ayer’s Cliff », explique le directeur des communications du Circuit régional, Pierre-Paul Naud, qui a lui-même connu la catastrophe de 2008.
Depuis ce désastre, le Circuit régional des courses de chevaux du Québec, qui agit conjointement avec le Club Jockey du Québec, nage la tête hors de l’eau. « Maintenant, nous avons cinq organisations, qui comportent Ayer’s Cliff, Saint-Aimé-des-Lacs, Ormstown, Saint-Joseph-de-Lepage et Nouvelle. On se promène donc l’été, à travers le Québec, dans des expositions ou des centres d’entraînement », mentionne M. Naud.
Ce dernier confie qu’il reste toujours des mordus de paris. Parlez-en à Christian Martel, de Chambly, qui suit de près les courses de chevaux depuis 40 ans. « C’est devenu une réelle passion, émet l’homme après avoir effectué son premier pari de la journée. C’est vrai qu’il y a moins de courses qu’avant, mais au moins il en reste encore. »
Une réglementation stricte
Contrôlé par la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) et l’Agence canadienne du pari mutuel (ACPM), le Circuit régional, qui demeure un organisme sans but lucratif (OBSL), admet être grandement surveillé en ce qui concerne les gageures.
« Ça ne paraît pas, mais présentement, nous sommes très contrôlés, car c’est bien réglementé pour les meilleures raisons du monde », soutient M. Naud.
Pendant ce temps, sous un soleil brillant, la vibration que provoquent les chevaux Standardbred se faisait ressentir, plusieurs personnes criaient à tue-tête et d’autres se croisaient les doigts pour gagner quelques pièces de monnaie.