Des plongeurs repêchent beaucoup de déchets dans les eaux du Memphré
ENVIRONNEMENT. Une quinzaine de plongeurs ayant à coeur l’environnement s’étaient donné rendez-vous dans les eaux du lac Memphrémagog, le 26 octobre dernier, à l’occasion d’une première corvée de nettoyage organisée par l’équipe de Plongée Aqua Mundo.
L’eau du lac était agitée et les bourrasques étaient légion en cette journée automnale très frisquette. Au point que certains plongeurs présents se demandaient si l’activité allait être annulée. Malgré la température grisâtre, qui n’avait finalement aucune incidence sur le déroulement de cette corvée de nettoyage, les hommes-grenouilles ont passé au peigne fin quatre zones situées à proximité du quai fédéral de Georgeville.
« Les gens ne voient pas cette problématique, car la pollution est invisible. Pour nous, c’est alarmant de voir un si beau décor être contaminé », expliquent les Sherbrookois Patrick Cavanagh et Chantal Lacombe, qui n’en étaient pas à leur premier rodéo.
Alors qu’il s’agissait d’une première mouture officielle pour Plongée Aqua Mundo, qui a vu le jour en 2017, un total de 461,5 livres de déchets ont été repêchées durant l’exercice. Des pneus de véhicules, des morceaux de bois et même des bouteilles comportant des messages ont été ramenés sur le plancher des vaches.
« Nous sommes heureux de ne pas avoir atteint notre objectif de 1000 livres puisque c’est signe que la santé du lac s’améliore ! Ce nombre peut s’expliquer par le fait que nous n’avons pas trouvé de gros déchets tels que des blocs moteurs ou des pneus de tracteur comme ça s’est déjà vu par le passé », raconte la porte-parole de l’événement et instructrice de plongée Viatka Sundborg.
Encore du travail à faire
Si Plongée Aqua-Mundo entreprend ce genre d’activité, c’est que l’état du lac Memphrémagog s’est détérioré dans les dernières années. Quand bien même que la société est mieux conscientisée sur les enjeux environnementaux, Mme Sundborg pointe du doigt la « mauvaise planification » des plaisanciers.
« Les gens n’ont pas une mauvaise intention à l’origine. Par contre, une canette de bière qui disparaît au fond de l’eau, par exemple, c’est encore banal pour le commun des mortels. Des contenants fermés pourraient éviter l’utilisation de sacs et aider la situation », ajoute-t-elle.
À plus grande échelle
Utilisée comme projet pilote, la première mouture estrienne pourrait représenter un nouveau projet à la hauteur de la province. Associé avec Padi Aware, une fondation mondiale faisant face à la contamination des environnements marins, Plongée Aqua Mundo a d’ailleurs dans sa mire d’autres zones du lac Memphrémagog ainsi que différents plans d’eau québécois.
« L’an prochain, ce sera encore à refaire, et c’est dommage, confie Mme Sundborg. Notre action est aujourd’hui très locale, mais nous voulons l’exporter ailleurs dans le Québec pour faire une plus grande différence. »