Des propriétaire d’Orford en ont marre d’être inondés

INONDATIONS. L’impatience se fait de plus en plus ressentir chez des résidents d’Orford, aux prises avec des problèmes récurrents d’accumulation d’eau sur leur terrain. Une fois de plus, le 4 novembre dernier, ils ont exorté le conseil municipal à passer de la parole aux actes pour régler la situation.

En tout, ils sont une vingtaine de propriétaires demeurant sur les rues des Geais-Bleus et des Merles, ainsi que sur l’avenue des Villas, à faire pression sur la Municipalité pour qu’elle effectue les travaux correctifs nécessaires, en amont, pour rediriger les eaux de ruissellement ailleurs dans le secteur.

Toutefois, avant d’entreprendre ces ouvrages attendus depuis maintenant cinq ans, le Canton d’Orford devait obtenir des autorisations de la part de quatre propriétaires, dont les terrains sont concernés par les travaux. Des ententes ont été conclues avec trois d’entre eux, mais les négociations ont été beaucoup plus ardues avec le quatrième et dernier résident. Si bien qu’à ce jour, malgré de nombreux pourparlers et le dépôt de trois offres formelles, aucun accord n’a abouti.

Un statu quo qui irrite de plus en plus les «sinistrés», qui considèrent que le temps est venu pour la Municipalité d’employer la méthode forte, soit d’enclencher un processus d’expropriation. «Ça fait cinq ans qu’on attend. Le 9 août dernier, encore, des gens ont eu de l’eau amplement sur leur terrain. Je trouve déplorable que la Municipalité n’ait pas eu le courage d’employer des moyens légaux qui lui appartiennent», a partagé un des citoyens, lors de la dernière séance du conseil municipal.

«On a tellement d’eau que ma propriété ne vaut plus rien. Quand il pleut à siaux, je ne dors plus chez nous. C’est affreux!, a renchéri un autre propriétaire, visiblement dépassé par les événements.  C’est une piscine publique chez nous et c’est moi le bassin de rétention de ma rue. Est-ce qu’il faut vous traîner en cour et devant les médias? Tout ce qu’on veut, c’est de l’action, pas des mots!»

Des excuses et de la prudence

Comme ce fut le cas lors de séances précédentes, la mairesse Marie Boivin a tenté de calmer le jeu en assurant que le problème est pris au sérieux.

Elle a toutefois évité d’entrer dans les détails du dossier, se limitant à dire qu’une ultime tentative sera faite sous peu. «Il reste une dernière chance à la personne concernée, mais assurément, cette perspective (des moyens légaux, NDLR) fait partie des prochaines actions si elle doit avoir lieu. Est-ce qu’on a été trop patient dans certaines démarches? Avec ce que j’entends ce soir, c’est oui. On s’excuse des délais, on est sincèrement désolé», a partagé Mme Boivin.

Questionné à savoir si les correctifs pourraient être réalisés en 2025, le directeur général d’Orford, Bernard Lambert, est demeuré prudent en expliquant que plusieurs facteurs pourraient influencer les délais dans ce dossier. «Il y a des contraintes environnementales et des autorisations à obtenir. Ce sont des secteurs avec des milieux humides. Pour faire les travaux, il y a d’autres étapes outre celle d’obtenir l’autorisation du propriétaire. Pour mettre en fonction un des réservoirs, il y a des travaux qui vont peut-être nécessiter une autorisation ministérielle», a-t-il expliqué, en précisant qu’il est faux de penser que la Municipalité est inactive dans ce dossier.