Feu vert au projet d’épicerie à Orford: la mairesse heureuse du dénouement
PROCÉDURES. Même si on constatait une acceptabilité sociale de plus en plus forte, bien peu de gens auraient pu prédire que le projet de construction du promoteur William Belval au village de Cherry River (qui comprend une épicerie) allait être autorisé directement le 3 juillet dernier, à la suite de l’annulation à la toute dernière minute du registre.
Effectivement, moins de 24 heures avant la tenue d’un registre qui s’adressait aux gens en défaveur du projet, la Municipalité a envoyé un avis public, sur ses plateformes web, indiquant que cette démarche était annulée. Pour expliquer ce revirement de situation, la Municipalité faisait valoir que « la majorité des personnes habiles à voter ayant le droit d’être inscrites sur la liste référendaire du secteur concerné a renoncé à la tenue d’un scrutin référendaire ».
Au-delà de ce langage plus technique, on a appris que M. Belval avait réussi lui-même à faire annuler le registre en orchestrant une «pétition positive» auprès des signataires potentiels, obtenant du même coup leur appui officiel face au projet. Bien que permise par la loi, cette façon de faire est très peu connue du milieu municipal.
« J’ai découvert l’existence de cette procédure il y a environ trois semaines, lorsqu’on a eu vent de la démarche du promoteur qui effectuait du porte-à-porte, soutient la mairesse d’Orford, Marie Boivin. C’est quelque chose qui s’est fait dans d’autres municipalités, mais c’est une première ici. Grâce à cette «pétition positive», le promoteur peut recueillir une majorité de signataires qui acceptent de renoncer au registre et c’est que ce que M. Belval a réussi à faire. »
Évidemment, des vérifications ont été faites en aval par la greffière de la Municipalité avant que celle-ci annonce officiellement l’annulation du registre. Par exemple, tous les signataires de la «pétition positive» ont dû, dans un deuxième temps, se rendre à l’hôtel de ville à des fins d’identification et pour remplir un formulaire spécifique.
Selon nos informations, le chiffre magique que devait obtenir le promoteur était de 94, mais il en aurait même obtenu davantage. «Je tiens à dire que ce n’est aucunement une démarche politique ni administrative. Cela étant dit, à mon avis, il s’agit d’une excellente nouvelle. Les gens d’Orford attendent depuis tellement longtemps d’avoir leur petite épicerie et pharmacie. En plus, grâce à tout le travail qui a été fait en consultation, on arrive à un projet vraiment intéressant, qui est soutenu par une forte acceptabilité dans la communauté. Pour certains voisins cependant, c’est davantage une résignation que de l’acceptation et on peut les comprendre d’une certaine façon.»
Dans ce dossier, la prochaine étape sera l’étape des PIIA, qui se concentrera sur les aspects architecturaux et d’aménagement du projet. Une fois de plus, la première magistrate assure que les commentaires des citoyens seront pris au sérieux. «On le sait qu’il y a beaucoup de préoccupations à l’égard de la circulation dans le secteur et si je peux rassurer les gens, on va s’en occuper. Une étude portant principalement sur cet enjeu sera notamment effectuée. Il y a aussi tout ce qui touche l’architecture qui sera travaillé. Dans la plus récente version du projet, nous avons trouvé un certain consensus, mais il y a encore quelques éléments à améliorer», est d’avis Mme Boivin.